C’était un mercredi soir radieux. Une de ces soirées en or avec une tendre brise dans les branches… Les Montagnes neuchâteloises tout entières devaient jubiler. Sauf bibi, mais ce n’était pas de ma faute: il ne fallait pas me faire des promesses qu’on ne pouvait pas tenir.
Ce mercredi donc, après les infos, la météo nous présentait une carte de la Suisse chargée de gros nuages bien lourds.
Cela faisait déjà un bout de temps qu’on nous les prévoyait, ces orages. Pendant que, dehors, le temps n’aurait pas pu être plus beau. Pas la plus petite esquisse d’un orage approchant, qui n’a d’ailleurs jamais approché, ni la journée, ni le soir, ni le lendemain. Déçue, j’étais… Parce que j’adore l’orage. D’abord, c’est un fantastique metteur en scène. Ça commence par cette barrière jaune soufre, et puis le ciel qui devient d’un noir d’encre à l’ouest, et puis ce silence immobile juste avant les trois coups.
Ah, le superbe spectacle d’un bel orage… Ah, le parfum grisant d’une bonne pluie d’orage sur le bitume surchauffé… Ou le plaisir de boire un verre avec les potes sous la véranda, les gouttes à ras du nez.
Bref, d’orage il n’y eut point. Mais je n’en veux pas à la météo. Elle fait ce qu’elle peut, parfois elle tombe juste et parfois elle se trompe. Ce n’est pas une science exacte mais au moins, dans cette région du monde, elle a de quoi faire.
Il y a toutes sortes de changements de temps, et des tas de merveilleux nuages. Quelle sacrée chance de vivre dans un pays entre parasols et parapluies… Il y a des bleds, en Afrique, qui n’ont pas une goutte d’eau depuis cinq ans. Des régions où le soleil, c’est l’enfer.
Ils arrivent quand, ces orages?