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«Geste barrière et mort sociale», l’air du temps de Bérénice L’Épée

Les mesures sanitaires, c’est du sérieux. Découvrez la chronique «Air du temps» de Bérénice L’Épée.

26 mai 2020, 05:30
AirDutemps-BéréniceL'Epée

Je n’en peux plus. Je rêve que je fais la bise à Alain Berset, je cauchemarde que je serre la main à Guy Parmelin. Il n’y a plus que la nuit pour faire une pause étrangement humaine dans la lutte contre le coronavirus.

Et pourtant, les experts sont formels: avant trois ans, pas de bises! Les distances sociales et les gestes barrières pendant encore deux ans, voire plus!

Pour être honnête, la distanciation sociale, ça fait un bail que je pratique. Par exemple, je n’ai jamais rencontré dans une surface inférieure à 2 mètres carrés ni Elon Musk (ouf), ni le prince William (tant pis). C’est une question de taille de porte-monnaie, je n’ai pas choisi cette distance sociale.

Quant aux gestes dits barrières, j’ai la médaille du mérite sanitaire dans la discipline: «Ne pas croiser le regard d’autrui pour éviter de dire bonjour dans la rue». En outre, rien ne vaut l’excès de boisson alcoolisée pour devenir infréquentable…

Mais fini de rire. Les mesures sanitaires, c’est du sérieux. Les gestes barrières et la distance sociale atteignent même leur paroxysme sur le lit des mourants dans les hôpitaux et les EMS. Des personnes sont mortes non pas seules mais dans une solitude organisée, pour la protection de chacun, ou celui du système hospitalier, cela dépend avec quel niveau d’ironie on observe cette guerre moderne. Une guerre qui a déjà consacré ses héros du quotidien, mais qui semble oublier ses martyrs.

Et il faudrait tenir trois ans comme ça? Bientôt, je vais sûrement rêver que j’accompagne un agonisant jusqu’à son dernier souffle. Mais qui?

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