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«Gène désinhibé», l’air du temps de Luc-Olivier Erard

Evocation d’une forme de nausée matinale qui transcende la barrière des genres. Découvrez la chronique «Air du temps» de Luc-Olivier Erard.

13 déc. 2019, 05:30
AirDutemps-LucolErard

Il y a 60 millions d’années, l’homme a commencé à se différencier du singe. Et ce n’est qu’en 2019 que le mouvement #metoo est parvenu à inscrire «le consentement» à la liste Unesco des trucs à maîtriser avant de trinquer du nombril. Comparativement, il a fallu moins de temps pour passer de l’épouillage sommaire au séquençage complet du génome humain, intervenu en 2004 déjà.

Tout au long de ce processus chaotique qu’est le progrès humain, il y en a toujours eu pour faire les malins: vas-y que je descends de l’arbre avant toi, vas-y que la terre elle est ronde, vas-y que je peux souffler ta ville avec un atome, vas-y que c’est Siri qui éteint la lumière.

Et puis, George Church, professeur à Harvard, est arrivé. Au détour d’un épisode de la légendaire émission de reportage «60 Minutes», sur CBS, ce scientifique annonce une nouvelle fonction pour les applis de rencontre: elle doit permettre de comparer les profils des amoureux potentiels en fonction de leur génome.

Sans gène, et avec une éthique limitée, le généticien déclare vouloir éradiquer les maladies héréditaires en évitant que deux porteurs de gènes problématiques  puissent se rencontrer. L’annonce a évidemment provoqué une tempête, certains considérant que le procédé relevait purement et simplement de l’eugénisme.

Le laboratoire a été en partie financé par le délinquant sexuel multimilliardaire Jeffrey Epstein, mort en prison en attente de son procès qui s’annonçait comme l’un des plus retentissants du siècle. On vous laisse deviner si ça arrange la paroisse du professeur Church.

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