Une sorte de Tour de Suisse cycliste virtuel: vous avez peut-être assisté à ce spectacle du pauvre, diffusé la semaine dernière par les très sérieuses chaînes publiques. Des avatars de coureurs qui défilent sur des images de vrais cols alpins, entrecoupés de plans de ces pros qui transpirent sur leurs home-trainers.
Si c’est ça le vélo du futur, on se réjouit déjà des prochains Tour de France… On se déguisera en El Diablo dans le salon et on balancera de la flotte sur sa téloche en hurlant à son coureur préféré de se bouger un peu les miches! D’un coup qu’il entende… C’est sûr, on se réjouit comme des malades.
Cela dit, ces simulateurs sont bluffants. J’ai testé. Pour avoir déjà fait le mont Ventoux en vrai, j’avais l’impression d’y être. C’est-à-dire que j’avais un mal de chien à emmener le braquet. Comme si une fois de plus, j’avais osé chatouiller de mes roues l’échine du Géant de Provence.
Il était à peu près minuit sur mon balcon, et j’étais parti pour deux petites heures d’ascension, armé d’une seule banane et d’un peu d’eau. Grave erreur. Démarrer à deux mètres du canapé procure un faux sentiment de puissance.
Sentant poindre la fringale, j’aurais très bien pu descendre de vélo et parcourir à pied l’immensité qui me séparait du frigo, mais non. J’ai téléphoné – si, si! – à mon épouse qui venait de s’endormir sur son travail, juste à côté. On ne met pas pied à terre sur le Ventoux, tout le monde sait ça. Surtout Tom Simpson…