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«Football, mon amour, qu’es-tu devenu?», l’air du temps de Loïc Marchand

Il fut un temps où j’avais envie de ressembler à un joueur de football. Puis, ce sport est parti en cacahuète. Découvrez la chronique «Air du temps» de Loïc Marchand.

07 sept. 2020, 05:30
L'Air du temps de Loïc Marchand

Question hypothétique: combien d’années devrait travailler un stagiaire d’«ArcInfo» pour s’offrir les services de Lionel Messi, un homme plutôt doué avec une balle de foot au pied?

Réponse: 14 547 années, treizième salaire compris. Et encore, il me manquerait quelques mois pour réunir les 700 millions d’euros nécessaires au transfert de l’attaquant du FC Barcelone. Ceci sans compter son salaire s’élevant à plus de 100 millions d’euros par an, d’après les Football Leaks, documents révélés par Mediapart et d’autres médias membres du réseau d’investigation EIC, début 2018.

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A chaque mercato, la même question me revient en tête: où est passé ce football que j’aimais et qui m’a tant apporté étant ado? Ancien junior de Xamax, j’ai rêvé un jour, comme tant d’autres, de devenir footballeur professionnel. Ce sport a forgé l’homme que je suis aujourd’hui, il m’a donné confiance en moi.

Les joueurs de foot étaient des modèles. Des gens «comme moi», me disais-je. J’étais naïf. Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, Neymar et consorts appartiennent à une autre planète. Un monde déconnecté de toute réalité, dans lequel je ne me reconnais plus.

Les spécialistes argumenteront que ce prix est justifié pour un sextuple vainqueur du Ballon d’or. Lionel Messi, c’est une marque, une notoriété, des sponsors, une visibilité, un «lifestyle»…

Si ces montants sont explicables économiquement, ils ne le sont pas éthiquement parlant. A quoi bon gagner autant, finalement, cher Léo? Comment fais-tu pour dépenser près de 13 000 francs par heure?

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