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«Fantômes du passé», l’air du temps de Sylvia Freda

Découvrez la chronique «Air du temps» de Sylvia Freda, de retour de Rimini, sur les rives de la mer Adriatique, en Italie.

21 oct. 2019, 05:30
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Rimini. Trois syllabes inoffensives pour un littoral bétonné devenu un empire touristique. Etait-il possible pour cette cité balnéaire de se développer autrement que de manière colossale, après avoir été dès 268 avant J.-C. – une colonie de l’Empire romain alors baptisée Ariminum?

Ces quatre syllabes posaient le décor bien carré de l’époque, mue par des prétentions hégémoniques. D’où les monuments – l’Arc de triomphe d’Auguste, le pont de Tibère… – laissés derrière eux par les empereurs qui ont promu l’essor économique et culturel sur cet axe entre le nord et le centre de la Péninsule, où se terminait par ailleurs la via Flaminia en provenance de Rome.

Aujourd’hui au centre-ville, vacanciers et indigènes sirotent leur apéro sur la Piazza dei Tre Martiri, pas loin de la statue d’un Jules César cuirassé. Le bronze a été donné à Rimini par Mussolini, qui rêvait d’un Empire romain fasciste en Méditerranée. Et il a été dressé là, en souvenir de la célèbre phrase que Jules César y prononça le 10 janvier, en 49 a. J.-C.: «Alea jacta est». Par ces mots, il communiquait alors à ses armées qu’il allait oser franchir le Rubicon et affronter Pompée.

On l’entend presque encore les acclamer, sur place, un cappuccino à la main, plongé en apnée dans ce moment de l’Histoire. On en émerge en respirant à pleins poumons un bon bol d’air d’ici et maintenant. Attention, les promenades transitent parfois par les couloirs du temps fort empruntés par les fantômes du passé!

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