Je vous le promets. J’avais décidé de vous épargner les aventures de notre tortue. J’avais même réussi à trouver un autre sujet qui me tenait à cœur. Dimanche, au moment de prendre la route pour aller voir si Moutier allait s’endormir jurassienne ou bernoise, j’ai croisé un piéton endimanché revenant très probablement de la messe dominicale.
Ce qu’il portait à la main droite m’a permis de penser qu’il sortait l’église Saint-Nicolas. Ces brins de rameaux m’ont fait revenir de nombreuses années en arrière. Dans le très catholique canton de Fribourg, nous allions en famille à la messe dominicale et nous ramenions à la maison, une fois par année, un rameau bénit par le prêtre.
Ce rameau rappelle l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, peu avant la Pâque juive et sa crucifixion. En Palestine, Jésus fut accueilli avec des rameaux de palmier, mais en Europe, on utilise surtout du buis, plus facile à trouver. En croisant cet homme avec son rameau bénit, de vieux souvenirs me sont revenus, d’une époque où l’on voyait encore des crucifix dans les maisons avec un petit morceau de buis ramené de l’église le dimanche des Rameaux.
Une fois rendu à Moutier, juste à côté de l’église catholique où probablement on avait aussi distribué le matin même des rameaux bénits aux paroissiens, voilà que la tortue familiale apparaît sur mon smartphone. Une nouvelle fois, nous nous étions demandé si elle avait réussi à s’enfouir assez profondément dans le jardin pour supporter l’hiver assez rigoureux. Samedi, j’avais aperçu un bout de sa carapace bien caché. Et la voilà le dimanche, reprenant possession de la pelouse. Le printemps est désormais bien là.