«Maman, c’est pas grave s’il y a encore le coronavirus l’été prochain. On pourra refaire des vacances à la montagne!» J’avais eu quelques craintes au départ, en choisissant d’annuler notre séjour en Italie et d’opter pour les hauts pâturages de Suisse. Comment allaient réagir les bambins en découvrant que, au lieu de s’éclater dans les vagues de la Méditerranée, de rebondir sur des châteaux gonflables et d’engloutir des gelati artisanales, ils allaient grimper sur des montagnes, sauter sur des rochers et déguster… des dénivelés?
Eh bien, le constat est implacable: les enfants de la génération 2020 sont des marcheurs! «Nous aussi, nous étions à la montagne pour faire de la randonnée», m’ont glissé bon nombre de familles qui, comme nous, choisissaient cette formule pour la première fois et s’étonnaient des kilomètres parcourus par leurs enfants.
Certes, il a fallu parfois les motiver quand, le matin, on leur annonçait qu’on enfilait à nouveau nos chaussures de marche. Mais dès qu’on sautait dans un téléphérique ou qu’on empruntait un train à crémaillère pour s’élever vers les sommets et entamer notre balade, leurs regards s’illuminaient. «Le joli ruisseau! Des edelweiss en vrai!», s’extasiaient les petiots, heureux de goûter à la fraîcheur des rivières et de tenter la baignade dans les lacs d’altitude. Glaciers, moraines, fleurs alpines, marmottes, bouquetins et autres raretés: la magie helvétique a opéré. Au point qu’ils en redemandent!
Il aura fallu une pandémie mondiale pour qu’on décide de rester en Suisse durant les grandes vacances d’été. Mieux vaut tard que jamais!