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«Dérive d’automne», l’air du temps de Vincent Costet

L’automne, une saison aussi magnifique que déprimante. Cette année peut-être plus particulièrement, dépeint Vincent Costet dans sa chronique.

24 nov. 2020, 05:30
AirDutemps-VincentCostet

J’avais naïvement l’intention d’écrire un joli truc sur l’automne qui s’en va. Histoire de chanter nos saisons, malgré les circonstances. Il paraît que la beauté transcende… Mais de toute façon, beau ou pas, cet automne est triste. Triste comme ces incandescents ciels de novembre. 

Je dois admettre que mes images manquaient de couleur. Elles s’écrasaient, comme des feuilles mortes qu’on piétine. Quelque part pourtant dans ma caboche, il y a cette évidence. Elle se consume, comme un mélèze s’éteint dans la lumière qui meurt.

Je cherche les mots qui consolent. Mais à tout bout de champ, je trébuche. Ce doit être la saison. Ou tout le reste. Alors je marche. Au moins, je sors. Les yeux baissés par le soleil rasant des jours qui tombent. J’essaie d’éviter la boue sur mes godasses. Et je tends vers la lumière, jusqu’à ce qu’elle se tasse. 

Le poème naissait quelque part sur les hauts d’une ville en damier. Une balançoire, dans un endroit rouillé par la saison. Elle survole les maisons. Le temps qui passe, elle s’en balance. 

Dans mon souvenir, la ville brûle d’un incendie sans flammes. Le brasier s’étend à tous les toits, dans les derniers rayons du jour. Puis le froid rampe en haut des tours, ne laissant que des braises, dans l’ombre qui monte. 

L’automne qui s’achève s’en va, il se casse comme un lâche. Mais la vie rougeoie encore sous ses cendres. 

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