Votre publicité ici avec IMPACT_medias

«De Charybde en Scylla», l’air du temps de Patrick Turuvani

Découvrez la chronique «Air du temps» de Patrick Turuvani.

11 sept. 2020, 05:30
AirDutemps-PatrickTuruvani

J’ai en moi depuis tout gamin ce que l’on peut appeler l’amour des livres. Pas forcément les beaux, les grands, les tout bien littéraires, juste des bouquins qui racontent des histoires qui me touchent. Des ouvrages d’aventure ou des polars, très souvent, que je lis autant qu’ils me parlent, chaque torrent de mots faisant naître dans mon imaginaire des images en cascade.

Car la lecture a ceci de magique: lisez plusieurs fois un livre, vous ne «verrez» jamais deux fois la même histoire.

Je me souviens d’avoir lu, dans «Bilbo le Hobbit», la confrérie des nains tomber de Charybde en Scylla. Autrement dit, s’éloigner d’un danger pour se rapprocher d’un autre bien plus grave encore. L’expression fait référence à deux monstres marins de la mythologie grecque, représentant un tourbillon et un écueil situés de part et d’autre du détroit de Messine, qui se dressèrent jadis sur le chemin d’Ulysse lorsque celui-ci se piqua de partir en Odyssée.

Tomber de Charybde en Scylla est l’une des nombreuses survivances improbables de mes lectures d’enfant. L’expression n’est pas facile à placer dans une conversation, mais elle permet d’utiliser des jolis mots quand il s’agit de dire que tout se casse la gueule et va de mal en pis. Une manière de tromper la noirceur en lui donnant l’illusion de l’arc-en-ciel.

En cette année particulièrement chamboulée, c’est une coquetterie qui aide à surpasser les tracas du quotidien.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias