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«De ce côté-ci de la Manche», l’air du temps de Daniel Droz

Ce n’était pourtant pas le radeau de La Méduse ou la dernière chaloupe du Titanic. Pourtant, ils s’y sont rués…

15 août 2019, 05:30
AirDutemps-DanielDroz

A peine l’engin arrivé, les gens s’étaient rués. Chacun pour soi. Tant pis pour les femmes et les enfants. Ce n’était pourtant pas le radeau de la Méduse ou la dernière chaloupe du Titanic. Lui en avait laissé passer deux ou trois, des bambins, étouffés qu’ils étaient par la pression. Un de trop. «Complet», avait lâché le navigant alors qu’il lui tendait son ticket. Sa compagne était déjà sur l’amphibie. Elle l’attendrait sur le débarcadère en face.

«La tradition n’a pas traversé la Manche». La réflexion lui était venue spontanément. Coincé sur l’île normande. Une demi-heure d’attente supplémentaire pour la traversée du retour. Pas de quoi s’énerver. Surtout par cette chaleur. Et c’était les vacances.

Au loin, les gens retrouvaient la terre ferme. Un petit quart d’heure et ça devrait être son tour. Sur le quai improvisé, les gens affluaient de nouveau. La même scène se reproduirait-elle? A coup sûr. Il s’y préparait. Se fondrait dans la coutume nationale. Celle qui consiste à pester, à jouer des coudes comme si sa vie en dépendait. A peine l’engin arrivé, les gens se sont rués… Il avait finalement pu s’installer à l’arrière.

«La tradition n’a pas traversé la Manche», se disait-il encore. Celle de la queue. Une religion pour l’homo britannicus. Au même titre que l’heure du thé ou le week-end. De ce côté-ci de la Manche, ce n’est même pas une vue de l’esprit. Fin du monde ou pas, ils sont prêts à tout pour gagner un rang.

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