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«De bien belles paroles», l’air du temps d’Eric Lecluyse

Mais comment pourrions-nous éviter les formes masculines si ancrées dans nos têtes, même quand la féminisation est possible? Découvrez la chronique «Air du temps» d’Eric Lecluyse.

26 févr. 2020, 08:36
Eric Lecluyse.

La bonne blague. Alors comme ça, pour que les femmes trouvent vraiment leur place dans la société, une solution consisterait à revoir notre grammaire pour tendre vers l’écriture inclusive. Les formes masculines ne seraient pas bannies, mais la féminisation serait privilégiée autant que possible. On parlerait d’une auteure, d’une cheffe, d’une professeure…

Dans certaines administrations, la rédaction dite «épicène» est déjà entrée dans les mœurs. Sur sa plateforme web, l’Université de Neuchâtel note que «la langue française est sexiste et invisibilise les femmes». «L’écriture non discriminatoire n’est pas une tentative de féminiser la langue, mais plutôt de stopper sa masculinisation.»

L’institution développe une argumentation historique et invoque la recherche pour «comprendre pourquoi la langue française est sexiste». Elle recommande notamment l’utilisation de formules contractées lors de la publication d’annonces: «Assistant-e doctorant-e», «Informaticien-ne», «Installateur-trice électricien-ne».

Mais avez-vous pensé à nous, les sentinelles de l’info? Comment voulez-vous que la presse se passe de ces formes masculines si ancrées dans nos têtes, même quand la féminisation est possible?

Quoique… A la réflexion, ce doit être possible, puisque j’ai réussi à écrire cette chronique en n’employant que des tournures neutres ou féminines. Une petite démonstration par l’absurde que l’envie peut l’emporter sur les vilaines habitudes. Et ce ne sont pas là que de belles paroles.

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