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«Confinés, pour aller où?», l’air du temps de Vincent Costet

Découvrez la chronique "Air du temps» de Vincent Costet.

24 mars 2020, 05:30
AirDutemps-VincentCostet

La pénombre a fini par recouvrir la ville, camouflant son immobilité. On ne sent plus sur les rues ce silence, criard à la lumière du jour. L’indifférence apaisante des nuits réchaufferait presque l’atmosphère. On en vient à prier que le noir s’installe et dure. Postés derrière la vitre, les yeux s’achoppent sur les néons des maisons, qui un à un s’évanouissent. La vie se terre. Le vent s’est levé. On l’imagine pareil à la chevauchée d’un sombre cavalier.

Il y a longtemps que la nostalgie ne s’était plus pointée à la fenêtre. Pardonnez-moi de m’y abandonner... Loin dans le passé, un garçon est assis sagement, le nez collé à la fenêtre. Dans l’écrin familial, l’enfant est bien au chaud. Il ne dit mot, regarde simplement la neige tomber. Il y resterait bien toute la vie. Dehors, les flocons tourbillonnent joliment dans l’innocence.

Aujourd’hui encore, regarder et attendre. Tous confinés, ou presque. Personne pourtant n’est à l’abri. Quand la machinerie de l’humanité brusquement ralentit, on saisit mieux à quel point la chose s’est emballée, d’un bout à l’autre de cette fichue planète.

L’anecdote vous fera peut-être sourire, mais ma fille de 2 ans et demi déteste les voitures télécommandées. Que diriez-vous si l’humanité entière était coincée dans un train qui n’a plus vraiment de conducteur?

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