«Combien pour votre gros caillou?» «Mais, Monsieur, notre gros caillou, comme vous l’appelez avec le dédain qui vous caractérise, n’est pas à vendre. Même si vous nous offriez un énorme paquet de dollars, nous ne vous le céderions pas. Il est à nous, enfin presque, disons que nous nous en occupons avec le plus grand soin possible et nous n’avons pas envie que vous le fassiez à notre place. Et puis n’insistez pas, votre proposition est absurde…»
Alors là, chers amis danois, vous y êtes allés fort. C’est vrai, quoi, il faisait juste que demander, votre grand voisin d’outre-Atlantique. Le Groenland, dans le fond, ça aurait juste été pour lui une grande transaction immobilière. Et depuis qu’il est locataire à la Maison-Blanche, ça lui manque, les affaires immobilières.
Alors, quand vous lui avez balancé votre refus en pleine poire, ça l’a vexé. Du coup, il boude et ne viendra plus vous rendre visite. Une visite «diplomatique», comme on dit dans les couloirs feutrés des ambassades, là où on aime bien dissimuler les tensions – diplomatiques, elles aussi – sous les tapis rouges.
Remarquez, vous avez sûrement bien fait de lui dire non, à ce cher Donald. Parce que, c’est quoi qui l’intéresse, sur votre immense caillou? Les us et coutumes des Groenlandais? La beauté sauvage des grandes étendues blanches et gelées? Ceux qui en sont à penser ça devraient songer à relire les contes de votre Andersen national. Ils y apprendraient que le monde ne contient pas que des gentils…