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«Ciao, ciao bella», l’air du temps de Virginie Giroud

«Il ne fallait pas poser la mauvaise carte, sinon tu me passais un savon!» Découvrez la chronique «Air du temps» de Virginie Giroud.

30 avr. 2020, 05:30
AirDutemps-VirginieGiroud

Y en a un qui disait: «Rire, c’est bon pour la santé.» Ça, grand-maman, tu le savais très bien. Les parties de rigolade, c’était un peu ta marque de fabrique. Je te revois encore brasser ton risotto à la Fête des vendanges, en chantant des airs tessinois, entourée de joyeux lurons. Oui, tu riais de tout. Avec tout le monde.

Mais le confinement, ça ne t’a pas beaucoup fait rire. Ce n’était pas un truc pour toi, ça ne t’amusait plus du tout, cette histoire. Alors, tu as préféré tirer ta révérence.

On a eu de la chance de t’avoir si longtemps à nos côtés. Tes petits-enfants, tu les as gâtés, aimés, cajolés. On se souvient de tes coussins contre lesquels tu nous serrais pour nous rassurer. Des mots que tu prononçais de manière unique et qui nous faisaient sourire: la «vieillesse» pour l’AVS, le «p’tit-tshirt», les «roses crémières».    
 
Tu veillais sur nous, toujours réconfortante. Mais exigeante aussi. «Sors tes mains des poches», tu me disais quand je rêvassais et qu’il fallait donner un coup de main. Exigeante, lorsque je jouais dans la même équipe que toi au «chibre». J’en tremblais. Il ne fallait pas poser la mauvaise carte, sinon tu me passais un savon. Puis, quand tu as commencé à perdre la mémoire, alors on devait te laisser un peu tricher, histoire que tu ne perdes pas la face. C’était tout toi, ça!

Au fond, même si tu étais notre aînée, tu as toujours eu la fraîcheur d’une petite fille prête à faire une bêtise. Drôle, espiègle, impertinente. Merci, grand-maman, de nous avoir transmis ce zeste d’indiscipline, et surtout cette irrésistible envie de fêter, de chanter et de célébrer la vie.

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