C’est vrai qu’y fait chaud. Et qu’au-dessus de 25 degrés, je cause moins, le regard flou à la recherche d’un coin d’ombre. Alors 30 à La Chaux-de-Fonds... Mais si on se laisse écraser par une petite vague de chaleur, on n’ira plus non plus patiner aux Taillères en janvier par -15. Les Touaregs et les Inuits nous montrent la voie.
Bon, mais faut quand même trouver une parade. L’enfer, si on y est destiné, nous grillera bien assez tôt. Un petit voyage en Islande? Doit faire bon là-haut. Non, mauvais calcul. L’avion, c’est du kérosène qui attaque la calotte glaciaire: à terme, l’Islande ne sera plus ce qu’elle est si on lui pique sa fraîcheur pour des broutilles.
Par la fenêtre, je vois mes petites voisines s’ébattre dans une piscine gonflable surmontée d’un toboggan. Leur demander de me faire une petite place? Ce serait sympa mais, je ne sais pas trop pourquoi, il me reste un vague sens du ridicule qui coupe d’emblée toute velléité de pousser l’idée plus loin.
Tout ceci ne nous dit pas ce qu’on va manger ce soir. Il faut s’hydrater, «si possible en eau», nous suggère la radio, comme si on ne pensait qu’à s’envoyer trois décis de scotch. Mais l’eau, c’est peu nourrissant. Une fondue peut-être? Je propose la chose à un pote. «T’es sûr?», hasarde-t-il. Parfaitement, aux grands maux, les grands caquelons. Au point où l’on en est...
François Nussbaum