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«Cacophonie, mon amour», l’air du temps de Vicky Huguelet

Découvrez la chronique «Air du temps» de Vicky Huguelet.

31 mars 2020, 05:30
AirDutemps-VickyHuguelet

Il est environ dix heures, ce lundi matin. Je travaille sur la table du salon, confortablement installée devant la baie vitrée donnant sur le lac. Un privilège dont je me rendais déjà compte avant le confinement. Un privilège devenu bouteille d’oxygène.

Le chant des oiseaux, autre bonheur, résonne à mes oreilles alors que je trie les quelque 200 mails ayant atterri dans ma boîte ces trois derniers jours. Entre les remerciements, les questions et quelques protestations, je me dis que notre métier de journaliste a encore de beaux jours devant lui, finalement. Les gens nous lisent assidûment en ce temps de crise. Comme s’ils s’étaient enfin rendu compte qu’un journal quotidien et local est plus fiable que les contenus publiés sur les réseaux sociaux. C’est mon côté optimiste: j’essaie toujours de trouver du positif dans les mauvaises situations.

Mais tout a des limites. Environ une heure plus tard, une perceuse se met en marche dans l’appartement du dessous. Ça me vrille déjà les nerfs après cinq minutes, alors que j’essaie tant bien que mal d’entendre ma collègue à l’autre bout du fil.

Avant la crise, je disais toujours que je préférais bosser à l’extérieur de la rédaction. Un open space, c’est super-bruyant. Il y a toujours des gens qui discutent, qui beuglent au téléphone ou qui viennent vous déranger pour un rien. Finalement, je regrette presque cette douce cacophonie.

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