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«Ça va les dents?», l’air du temps de Virginie Giroud

«Malgré tous les progrès de la science, il n’existe encore aucun appareil qui retire délicatement une dent de sa gencive.» Découvrez l’«Air du temps» de Virginie Giroud.

04 févr. 2021, 05:30
AirDutemps-VirginieGiroud

«Maman, c’est horriiiiiiible! La caravane dentaire va passer à l’école», m’annonce mon chérubin, affolé. «Je veux pôôôô y aller!»

La voix de mon garçon traduit une véritable appréhension. Je m’efforce de le tranquilliser en lui rappelant que ce n’est qu’un contrôle. «Tu sais, aujourd’hui, aller chez le dentiste, ça ne fait plus mal. La technologie a tellement évolué que tu ne sens rien.» Etonnamment, mon discours produit son effet: le petiot semble rassuré.

Ça, c’était pile-poil il y a une semaine. Et puis, ironie du sort (?), une de mes dents a cédé ce week-end. Fissurée en deux. Irrécupérable, la molaire. Donc, en urgence chez la dentiste de garde, j’ai eu droit à une extraction. Ou, n’ayons pas peur des mots, à un arrachage. Parce qu’en réalité, malgré tous les progrès de la science, il n’existe aucun appareil qui retire délicatement une dent de sa gencive. Ma bouche s’est donc remplie d’instruments ressemblant à des pieds-de-biche, des marteaux-piqueurs, des tronçonneuses, des scies, tandis que la dentiste tirait puissamment sur l’objet condamné, en effectuant de grandes rotations. Dans ce vacarme, mon cerveau semblait être aspiré en même temps que les bouts de racines extirpés de force. Un film d’horreur en pleine gueule.

Bref, quand je suis rentrée à la maison, le teint pâle, la joue bouffie, traumatisée par ces martèlements dans ma tête, je n’ai pas eu d’autre choix que d’annoncer gaiement à mes chérubins, en simulant un demi-sourire: «Ch’était rien du tout!» 

C’est là que j’ai compris la signification profonde de l’expression: mentir comme un arracheur de dents.

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