Il devrait en aller des rapports au téléphone comme des échanges entre deux personnes dans la vie, non? Surtout en temps de pandémie. Donc, en principe, on est censé faire preuve d’un certain savoir-vivre au bout du fil… Minute, ça sonne! Même avec les démarcheurs qui vous appellent sur votre ligne professionnelle.
Et qui semblent tout savoir sur vous, genre «Madame Lüscher, vous avez eu des tensions dorsales ces derniers temps, n’est-ce pas?» Même lorsqu’on a parfaitement identifié le numéro de celui qui a déjà cherché à vous joindre au moins dix mille fois en deux jours et dont vous savez pertinemment qu’il veut vous faire renouveler votre abonnement à un truc dont vous ne voulez plus.
En plus, on vous avait déjà eue à l’usure. «Ok, je prends. Comme l’année passée, ça va. Oui, envoyez la facture avec le cadeau surprise! Oui, à la même adresse. Merci. Au revoir.» Ouf, un peu de répit. Je crois que je m’efforce rester avenante, en général. Parce que je pourrais aussi avoir un futur client au bout du fil. Enfin, ça finira bien par se reproduire.
Parfois, je trouve que je suis la reine des actrices de la cornette. Mais ça ne fonctionne pas toujours… Une amie: «Salut, je te dérange?» «Non, pas du tout!» «Bon, je vois. Je te rappelle.» Tut, tut, tut, tut… Il faudra que je fasse un sérieux effort lorsque je devrai appeler le service de contributions. Ah, le téléphone, un peu de chaleur dans une voix. Et l’autre beau parleur, là, qui ne m’appelle pas. Silence radio depuis des jours. Il va m’entendre!