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«C’est que des salades», l’air du temps de Bérénice L’Épée

Découvrez la chronique «Air du temps» de Bérénice L’Épée

29 oct. 2019, 05:30
AirDutemps-BéréniceL'Epée

Une salade faisant cruellement défaut dans mon frigo, je décidai, plutôt que d’aller éventrer une serre dans le Seeland, de me rendre dans une de ces supérettes ouvertes non loin d’une gare. C’était dimanche. La marchandise s’y trouve. Je rentre avec ma laitue, que je trouve plutôt mignonne, voire chatoyante, de par sa coloration variée.

Je la dépose à la cuisine et m’apprête à lui faire son sort quand je remarque qu’elle palpite encore. Mais oui! Elle est vivante car encore enracinée dans un terreau, spécialement cubique. Ce doit être un risque qu’on prend en achetant une salade un dimanche.

Mais cette caractéristique me fait me tourner vers son emballage en plastique, sur lequel je découvre que c’est voulu! Il y a un mode d’emploi: je peux maintenir la vie de cette salade sous perfusion. Ou plutôt ces salades, il y en a trois! Et même trois sortes! Chêne rouge, batavia rouge et batavia verte. Ça explique les couleurs. Et tout ça dans environ 15 cm3 de terre, peut-être moins, desquels déborde une surabondance de radicelles. Quel prodige!

Mais le vrai prodige, c’est celui des stratèges d’un tel procédé qui ont réussi à usurper ainsi la dernière étape de travail à un agriculteur. «Laissons cela aux clients qui payent!» qu’ils doivent se dire en se bidonnant.

Mais surtout, je suis horrifiée. Car en plus de finir le boulot d’autrui tout en payant un tiers, je vais devoir la découper toute frémissante, bien sadiquement, pour la déguster vivante à petit feu… Enfin, à petite vinaigrette. Les animaux qu’on mange, au moins sont-ils morts!

Malheur! Me v’là devenue vivitarienne!

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