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«Béatrice, Bénédicte et Bérengère», l’air du temps de Bérénice L’Epée

Découvrez l’air du temps de Bérénice L’Epée.

03 août 2020, 05:30
AirDutemps-BéréniceL'Epée

Mon prénom, c’est l’histoire de ma vie. Un malentendu. Mon prénom: Bérénice. Premier écueil, le dire. Second écueil, le retenir. Même celui qui m’a dit oui devant l’officière d’Etat civil m’a confié que lors du premier soir de notre rencontre, il hésitait avec Bénédicte, quand il s’agissait de me héler au comptoir du bistrot: «Hé! Bé**ni*** tu bois quoi?»

A la longue, j’ai pris le parti de ne pas le répéter au-delà de cinq fois. Si au bout de cinq fois ça ne rentre pas, c’est médical, ou simplement le karma.

Je me souviens de ma confirmation à 14 ans. Un curé, chenu avec des oreilles pourtant immenses essayait d’assurer mon avenir au royaume de Dieu: «Quel est ton prénom?» – «Bérénice» – «Béatrice?» – «Bé-ré-ni-ce» – «Bérengère?» – «BÉ-RÉ-NI-CE» avait hurlé ma marraine derrière moi, dans l’église et ses grands échos.

Mon prénom, avec l’âge, n’a plus reçu les moqueries des enfants cruels et sans créativité: «Bérénice la pisse» (sans commentaire). Brice de Nice est venu mettre un peu de baume humoristique sur tout ça. Des gens lettrés, sensibles à l’histoire et à la littérature me gratifiaient: «Je ferai mieux que Titus». Tous de beaux parleurs bien entendu, l’empire romain ne souffre aucune concurrence.

Je porte ce prénom en raison de la constellation de la «Chevelure de Bérénice». Moi qui ai le cheveu plutôt fin, je goûte chaque matin devant mon miroir l’ironie de cette appellation.

Et récemment, une nouvelle collègue est arrivée, elle s’appelle Bérengère. Evidemment, je croyais toutes ces histoires de prénom compliqué derrière moi. C’était sûrement sans compter le correcteur automatique.

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