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Au Tessin, la faune des palaces

Si la pandémie nous force à l’isolement, paradoxalement, elle fait parfois se rencontrer à l’hôtel ceux que tout oppose, prolos et bourgeois. C’est le constat de Jérôme Bernhard.

13 avr. 2021, 05:30
AirDutemps-JeromeBernhard

La pandémie n’a pas eu raison du Spring Break 2021. Le mois dernier, des milliers d’étudiants américains débarquent dans les hôtels d’Ocean Drive, à Miami, avec force et fracas.

A 7900 kilomètres de là, à l’arrêt inférieur du funiculaire du Monte Brè, deux sexagénaires très très distinguées visitant la «Floride de la Suisse» tirent le «même» constat. Les deux copines logent au Villa Castagnola, un 5-étoiles de Lugano.

– Y a une de ces faunes dans notre hôtel cette année… Je n’avais jamais vu ça.

– C’est à cause du Covid. Les jeunes sont obligés d’aller à l’hôtel pour profiter du resto (réd: sous-entendu, ces sales jeunes qui squattent les palaces en t-shirt et baskets).

Dans la suite de la discussion, l’une lance à son amie en toisant la tenue vestimentaire, forcément de mauvais goût, des autres touristes en attente du funi:

– Je crois que l’on n’a pas choisi les bonnes chaussures pour aller à la montagne. Avec mes Gucci à 600 euros, rigole-t-elle niaisement, et suffisamment fort pour que tout le monde lui prête attention.

Durant la montée, les commentaires vont bon train. Telle une mise en abyme, l’inquiétude monte au sujet du moyen de locomotion rustique et énigmatique qu’elles empruntent, loin de l’habituel SUV tout confort.

– Si une des rames a du retard, je me demande comment ils font pour croiser…

Le Tessin, terre de contrastes et choc des cultures. C’est d’autant plus vrai ces jours, grâce au Covid.

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