Bon, on sait qu’Alain Prêtre n’a pas la langue dans sa poche. Qu’il traite les chasseurs de «tueurs» sur sa page Facebook, ça ne surprendra personne autour de lui. Mais «tueur», dira-t-on, n’est pas une accusation anodine, d’autant qu’il en rajoute une louche: «On pourrait même parler de meurtre avec préméditation!». Et pourtant, tout esprit raisonnable replacera ces propos dans un contexte (la chasse en général et la récente votation sur le sujet) qui devrait les vider d’un éventuel caractère pénal.
Ce n’est apparemment pas l’avis de la magistrature neuchâteloise. D’abord, parce que le dépôt d’une plainte (en l’occurrence de la Fédération des chasseurs) entraîne forcément l’ouverture d’une instruction. Mais jusqu’où celle-ci ira-t-elle? En tout cas jusqu’à la confiscation de l’ordinateur de l’accusé, voire de son téléphone portable. Là, on fronce un peu des sourcils: que va-t-on découvrir de plus que ce qui a été écrit sur Facebook?
On sait que la magistrature neuchâteloise souhaite une jurisprudence, qui fait encore largement défaut, sur ce qu’on peut écrire sur Facebook. On attend, à ce propos, un arrêt du Tribunal fédéral pour savoir si Yvan Perrin est coupable de ne pas y avoir effacé des commentaires injurieux à la suite de ses propos sur l’islamisme. Là, ce sera intéressant! Plus que de déterminer, dans cette vielle querelle entre défenseurs de la biodiversité et chasseurs, si ces derniers sont si lourdement atteints dans leur honneur par les mots d’Alain Prêtre.