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«A cause d’elle», l’air du temps de Catherine Lüscher

Découvrez la chronique «Air du temps» de Catherine Lüscher.

27 févr. 2020, 15:00
/ Màj. le 29 févr. 2020 à 05:30
AirDutemps-CatherineLuscher

A cause d’elle, je ne m’intéresse pas aux autres. Je n’aime que les hommes. Je ne mange presque rien. On se nourrit de pâtés et de viande. Surtout pas de chocolat!

Grâce à elle, j’écoute l’opéra, je pisse dans le jardin. On joue au poker; elle n’a jamais un rond… Grâce à elle, j’aime Bach, Mahler, ainsi que le violoncelle. A cause d’elle, grâce à elle, je connais Duras, Truffaut et je vais à la montagne.

Elle dit: «Il ne faut pas avoir honte des pleurs.» Moi, je n’aime pas trop ça. Je ne supporte pas les cris. Et les cris, il y en a! Et des rires et des larmes… Elle dit encore: «Sarà quel che sarà!»

Je me couche tout près d’elle. Nos yeux noirs, charbon, rêvent de saucisson. Grâce à elle, à cause d’elle, j’aime les cigarettes, les fuites en avant (surtout ventre à terre). Pas tellement les croquettes.

J’écoute dans le couloir ses longues conversations; j’aimerais un jour la voir, sa chère révolution! Qui est-elle, que fait-elle? Toujours ce qui lui plaît. Elle n’aime que le noir, la poudreuse et Fanny Ardant.

A cause d’elle, grâce à elle, je ne suis plus un chat.

A cause d’elle, grâce à elle, on roule beaucoup trop vite! On peut nous voir, le soir, dans la forêt ou un champ. Elle est sans foi ni loi. Grâce à moi, grâce à moi.

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