A l’heure de dresser le bilan de cette quinzaine, un sentiment dominait parmi les Japonais: celui du devoir accompli. Un professeur d’université le résume bien: «Nous avions pris un engagement en étant sélectionnés pour organiser les JO 2020. Peu importe les circonstances, nous devions faire de notre mieux pour honorer cette promesse et accueillir les sportifs du monde entier dans les meilleures conditions.»

Quelques motifs de satisfaction sont mis en avant au moment de passer le témoin à Paris. Tout d’abord, ces «Jeux de la pandémie» ont replacé le sport au centre de tout. Les sponsors et autres divertissements ont laissé presque toute la place à la performance.

Puis, si les Japonais n’ont pu profiter directement de l’événement, ils ressentent au moins la fierté d’avoir été fidèles à un concept central de leur culture: l’omotenashi. Impossible à traduire mot à mot, il touche à la philosophie de l’hospitalité, de la générosité, à la fierté que l’on ressent à deviner les besoins et les envies des invités. Il fait partie de l’art de vivre nippon. Un art de vivre que les Japonais auraient voulu partager avec les visiteurs du monde entier, mais auquel seuls les athlètes, entraîneurs et journalistes ont pu goûter.

Ensuite, le mot exploit n’est pas exagéré quand on réalise que toutes les épreuves se sont tenues aux horaires prévus malgré les conditions pandémiques que tout le monde connaît.

Enfin, les Japonais ont vibré comme jamais devant les résultats des leurs. Même sans public, l’avantage de jouer à domicile a semblé porter les athlètes locaux. Troisième au classement des nations, le Japon a glané 27 médailles d’or (le record précédent était de 16!).

Le rideau tombé sur leurs JO, les Tokyoïtes vont retourner à un quotidien rythmé par les grandes vacances (qui débutent aujourd’hui), les typhons, mais aussi par les annonces des chiffres record de contaminations au Covid. Et d’ici deux semaines, les Jeux paralympiques prendront le relais…

JO de Tokyo: "Avec le sentiment du devoir accompli"

Tout au long des Jeux olympiques, Aurélien Hubleur, enseignant jurassien émigré à Tokyo, a évoqué l’atmosphère régnant au sein de la capitale nipponne. Voici sa dernière chronique en direct du Japon.