Loïc Burkhalter (38 ans) a dessiné les contours du nouveau HC La Chaux-de-Fonds (HCC) comme s’il s’agissait d’un puzzle. L’ancien capitaine et nouveau directeur sportif du club chaux-de-fonnier explique comment il a procédé et comment il s’habitue à ses nouvelles fonctions. Interview.

Loïc Burkhalter, comment vous sentez-vous dans ce rôle?

Bien, pour le moment. Maintenant que le championnat a commencé, je peux voir où l’équipe se situe. Si des soucis surviennent, je dois savoir comment les résoudre. Je ne compte pas les heures que je passe au téléphone et à la patinoire. Il n’y a pas un jour où il n’a pas quelque chose à régler. Le plus important dans ce rôle est d’être atteignable et réactif.

Cela correspond-il à ce que vous attendiez?

Oui et ça me plaît. Je ressens parfois plus de pression avant un match que lorsque j’étais joueur. Mais je m’y fais. J’étais déjà moins nerveux samedi à Küsnacht.

N’avez-vous pas envie de jouer avec cette équipe?

Pour le moment, je ne ressens pas vraiment un manque. Dans ma tête, j’étais prêt à changer de métier. Cependant, parfois pendant les matches, je me dis que j’aurais joué autrement dans certaines situations.

Comment avez-vous procédé pour construire cette équipe?

Comme s’il s’agissait d’un puzlle, dont chaque joueur est une pièce. J’ai commencé par chercher un deuxième bon gardien (réd: Christophe Bays de GE Servette). C’est une priorité. Pour gagner quelque chose, tu dois pouvoir compter sur un bon duo de portiers. En défense, je voulais amener plus de stabilité en engageant des défenseurs (réd: Kühni, Wollgast, Guebey) moins offensifs et tape à l’œil, qui amènent plus de rigueur. En attaque, je voulais du talent et de la rapidité (réd: Coffman, Miéville, Hasani) et des joueurs capables d’amener de l’impact physique (réd: Cameron, Wetzel, Kiss). De ces derniers, je n’attends pas des buts et des passes, mais qu’ils se sacrifient pour l’équipe. Avec des gars comme ça, tu sais que tu peux traverser le désert.

Les gens qui me connaissent vraiment savent qui je suis."
Loïc Burkhalter, directeur sportif du HCC

Ce bon début de saison vous rassure-t-il?

Nous n’avons disputé que quatre matches officiels (réd: 3 en championnat et 1 en Coupe), mais cette situation est plus facile à gérer que si nous n’avions pris qu’un point malgré nos blessés. Nous pouvons travailler plus sereinement.

Quel est votre meilleur transfert?

C’est trop tôt pour le dire, on en reparlera en fin de saison. De toutes façons, le sport est tellement aléatoire qu’il suffit d’un poteau ou d’une blessure pour tout remettre en question. Il s’agit donc de relativiser certaines choses.

Le début de saison de Tim Coffman (5 buts, 1 assist en trois matches de championnat) est décoiffant, êtes-vous surpris?

Non. Je savais qu’il possède du talent et une grande classe naturelle. Il ne faut pas oublier qu’il joue avec deux bons joueurs (réd: Carbis et Cameron) qui lui font de la place et qui l’aident. Sinon, il est vrai que Tim est spectaculaire. En plus, c’est un bon gars.

Allez-vous bientôt prolonger son contrat?

Pas encore, mais j’y songe. En Suisse, tout le monde l’a peut-être vu maintenant, mais personne ne l’avait trouvé avant son arrivée chez nous.

Tim Coffman réalise un très bon début de saison et cela ne surprend pas Loïc Burkhalter. Photo: archives Lucas Vuitel

Quelle est votre implication au sein du Mouvement juniors?

Je suis assez présent, surtout au niveau technique. J’essaie de faire en sorte que les entraîneurs professionnels soient présents sur la glace à la base de la pyramide. Nous essayons de faire évoluer certaines choses avec le nouveau comité du MoJu en conservant tout ce qui se faisait de bien auparavant. Ce n’est pas évident car nous travaillons avec des contingents restreints. Mon principal objectif est d’éviter que nous continuions à nous faire voler nos meilleurs juniors.

Vous prenez votre rôle très au sérieux. Est-ce aussi pour tordre le cou à votre réputation de personne au caractère pas très sérieux et dilettante?

Les gens qui disent cela de moi ne me connaissent pas. Quand j’avais 16 ans, certaines personnes pensaient que je ne ferai jamais carrière comme hockeyeur et j’ai joué jusqu’à 38 ans. A la fin, ceux qui me connaissent savent qui je suis. J’aime ce que je fais, je suis passionné de hockey, je sais que je peux apporter quelque chose au club et je le fais avec le cœur. C’est tout. Après, il faut aussi rigoler dans la vie.

Le HCC bat nettement l'EVZ Academy et s'empare de la place de leader

Le HC La Chaux-de-Fonds (HCC) recevait mardi soir les Zougois de l'EVZ Academy pour le compte de la 5e journée du championnat de Swiss League (ex-LNB). Revivez la rencontre !