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1919-1953 Le temps des pionniers

Les premiers hockeyeurs chaux-de-fonniers, fondateurs du HCC, ont fait preuve d'ingéniosité et d'imagination pour pratiquer leur sport.

08 oct. 2009, 15:25

L'apparition du hockey sur glace dans nos montagnes s'est faite à tâtons. «On se débrouillait comme on pouvait», se souvient Marcel Reinhard, ancien joueur, entraîneur et fondateur du mouvement juniors. «Les patinoires étaient naturelles, on jouait sur les étangs ou dans la rue.» Les hockeyeurs chaussaient leurs patins à neige sur des surfaces plus ou moins glacées. Lourdes et pas recourbées, les crosses étaient fabriquées, commes les buts, par les joueurs ou des menuisiers. Pour la patinoire, les pionniers choisirent un marais de la rue du Collège (le Patinage actuel).

Histoire de mieux s'organiser et de se structurer, ces passionnés fondèrent le HCC. L'assemblée constitutive eut lieu le 6 février 1919 dans la brasserie Ariste-Robert. Il s'agissait, en fait, d'une section du club des patineurs. Les hockeyeurs s'émancipèrent en 1925.

Les fondateurs du HCC s'inscrivent rapidement auprès de la Ligue suisse de hockey sur glace afin de prendre part à leurs premiers tournois et championnats. «Nous n'avions pas un rond, mais on se débrouillait», raconte Marcel Reinhard.

Tous les efforts étaient souvent réduits à néant par les caprices de l'hiver. «La météo nous jouait passablement de tours. Parfois, il neigeait trop. D'autres, le radoux faisait fondre la glace», peste encore cet ancien joueur.

Un des plus gros «bouillons» se produisit lors d'une rencontre de gala en 1925 entre Davos et Berne. La partie, disputée sur la nouvelle patinoire de la rue du Collège (le Patinage), tourna à la pataugée générale. Idem pour un match contre le Canada. Il fallut du carbone liquide pour faire tenir la glace. Epique…

En 1921-1922, la commune crée une patinoire sur la place de la Gare, là où s'élève l'actuelle Chambre suisse de l'horlogerie. Un nouvel engouement naît en ville. «Le HCC s'envole», relate l'auteur du livret du cinquantième. Pas très haut ni très loin, d'abord.

Cette belle et grande patinoire est un miroir aux alouettes. Trop exposée au soleil, trop abritée, du «chenit». Les matches sont irréguliers. Nos hockeyeurs déménagent à Beauregard. Sur le terrain jouxtant l'ancienne Ecole de commerce, la glace remplace les courts de tennis en hiver. «Le concierge de l'époque aimait notre sport», se remémore Marcel Reinhard. «Il giclait l'eau pendant la nuit et lissait ensuite la glace. Avec le froid, ça prenait.» Belle initiative, mais ce n'est pas encore LA solution.

Le HCC vivote un peu. Il reprend du poil de la bête vers 1930. Retour au Patinage avec des bandes toutes neuves fabriquées dans une scierie. Le terrain, drainé et remis à neuf, est plus praticable. Quand ça ne va pas, il faut se rabattre sur le lac des Taillères: les cannes et les buts sont chargés sur une camionnette, avec les joueurs. Ces hockeyeurs sont récompensés en 1939 par un premier titre romand de série B.

En 1951 et 1952, les titres de LNB tombent dans son escarcelle. Mais le HCC échoue aux portes de la LNA contre Young Sprinters puis Davos. Qu'à cela ne tienne, le hockey devient très populaire. La commune suit le mouvement en construisant la patinoire artificielle des Mélèzes en 1953. Un tournant pour le club, la fin de l'ère des pionniers. /jce

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