Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Quand le coronavirus contamine nos écrans

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité. Aujourd’hui, Lea Gloor évoque le succès des films de contagion alors que sévit le coronavirus.

05 mars 2020, 09:00
A Guangzhou, l'Etat chinois diffuse des vidéos de prévention contre le coronavirus sur les écrans géants de la ville.

Alors que la Suisse fait face aux premiers cas de coronavirus, ce dernier a aussi contaminé les écrans du monde entier. Et pas seulement sur les chaînes d’information. Depuis le mois de janvier – et l’expansion du virus sur le globe – les films de fiction relatant des affaires de maladies virales ont la cote.

C’est notamment le cas de «Contagion» (2011) de Steven Soderbergh. En début d’année, le film est remonté dans le top-10 des films téléchargés via iTunes en Angleterre. La semaine dernière, il se trouvait encore parmi les longs-métrages les plus populaires à Hong Kong et Singapour, dans le top-30 en Australie et le top-20 aux Etats-Unis. «L’équivalent d’un phénomène de ce genre serait la mort d’une grande star du cinéma, qui suscite toujours un regain d’intérêt pour les films dans lesquels elle a joué», relève «The Guardian».

En Chine et en Corée du Sud, «The Flu» (2013) de Kim Seong-su connaît aussi un franc succès. Des sites web diffusent également des listes de films comme «Alerte!» (1995) de Wolfgang Petersen, «28 jours plus tard» (2002) de Danny Boyle ou «Blindness» (2008) de Fernando Meirelles.

L’intérêt se lit aussi dans les jeux vidéo. «Plague Inc.», dans lequel un virus se répand à travers la planète, a vu son nombre de téléchargements grimper, selon son concepteur Ndemic Creations. Jugé récemment illégal, le jeu a été interdit en Chine. Côté jeux de société, le déjà reconnu «Pandemic Legacy: Season 1» figure aux premières places du classement du site spécialisé BoardGameGeek.

«Le fait de parler des événements traumatisants peut aider les gens à ‘se libérer’ et à soulager leur stress.»

Alors, masochisme, fascination ou tentative de dédramatisation? «Ce soudain intérêt pour tout ce qui est lié aux épidémies et aux virus est un moyen pour les gens de mieux gérer ce qui se passe», estime le sociologue Robert Bartholomew, cité par l’AFP. «Le fait de parler des événements traumatisants peut aider les gens à ‘se libérer’ et à soulager leur stress.»

Pour Mathilde Serrell, journaliste de France Culture, «ce qui rend ‘Contagion’ profondément pertinent aujourd’hui, c’est d’y voir l’impact du virus dans notre monde globalisé et dans un contexte médiatique de défiance et de rumeurs.»

Netflix n’aurait pas pu rêver d’un meilleur contexte pour lancer «Pandémie» fin janvier. Cette série documentaire suit en six épisodes des professionnels de la santé sur le front de la grippe.

En savoir plus : la chronique complète sur France Culture

 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias