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Primes maladie: quand les chiffres dissimulent la question

Est-il raisonnable de tenir pour acquis la hausse des primes, simplement parce que cette décision est la même chaque année? La linguiste Misha Müller, assistante doctorante à l’Université de Neuchâtel, se penche à sa manière sur cette question.

22 juin 2021, 12:00
La hausse des primes maladie sera inférieure à 1% en 2022. Présentée ainsi, cette nouvelle est plutôt positive. Sauf que...

«La hausse des primes maladie sera inférieure à 1% en 2022 selon Comparis.» (RTS, 10 juin 2021). Faut-il être satisfait d’une telle annonce? Tout porte à croire qu’il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle. Après tout, les chiffres sont rassurants: moins de 1%, ce n’est rien!

Cependant, les linguistes ne manqueront pas de souligner qu’un tel énoncé crée un effet de perspective mettant en arrière-plan une information importante et beaucoup moins séduisante. Celle-ci transparaît lorsque l’on reformule le titre en mettant l’accent sur ce qu’il présuppose: «Les primes maladies vont augmenter en 2022. La hausse des primes sera inférieure à 1%». Ainsi présenté, le titre révèle de manière transparente la décision d’augmenter les primes.

Or, le fait de présupposer un contenu plutôt que de le nommer explicitement a une influence fondamentale sur la façon dont le cerveau traite l’information: en général, un contenu présupposé n’est que rarement remis en question, facilitant...

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