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Le Parti bourgeois-démocratique existe-t-il encore vraiment?

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Stéphane Devaux s’interroge sur l’avenir du Parti bourgeois-démocratique, qui peine à trouver un second souffle.

23 janv. 2019, 17:35
Seul élu du Parti bourgeois-démocratique au Conseil des Etats, le Bernois Werner Luginbühl ne sera plus candidat aux élections fédérales de cet automne.

Né en 2008, dans la foulée de l’élection d’Eveline Widmer-Schlumpf au Conseil fédéral et de l’éviction de la section grisonne de l’UDC du parti suisse, le Parti bourgeois-démocratique (PBD) a-t-il encore un avenir? A-t-il encore une place au centre de l’échiquier politique national, où les Vert’libéraux, pour ne citer qu’eux, ne font pas mystère de leurs ambitions?

Cette année 2019 sera donc cruciale pour le PBD. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle commence mal. Il y a quelques jours, le conseiller aux Etats bernois Werner Luginbühl annonçait qu’il jetait l’éponge.

Anecdotique? Vu de Suisse romande, où le PBD est quasi inexistant, sans doute. Dans le canton de Berne, ça l’est moins. Il faut savoir qu’il est un des bastions de ce parti du centre, de nombreux membres «modérés» de l’UDC – dont le sénateur Luginbühl – ayant rallié ses rangs entre 2008 et 2010. S’il veut conserver ses entrées à la Chambre haute, le PBD ne peut compter que sur les Bernois!

L’arbre qui cache la forêt

La section cantonale l’a d’ailleurs bien compris, elle qui a multiplié les appels du pied pour convaincre la seule candidate apte à entretenir cet espoir d’entrer dans la course: la conseillère d’Etat Beatrice Simon.

Reste que, malgré sa popularité (elle a été la mieux élue au Conseil exécutif en 2014 comme en 2018), la Seelandaise est un peu l’arbre qui cache la forêt. Pire: l’absence de forêt. Derrière elle, bien peu de jeunes pousses.

Et puis, surtout, elle aura affaire à des adversaires aux dents longues. Notamment sur sa droite. A commencer par le champion désigné par l’UDC, un certain Werner Salzmann, conseiller national depuis 2015, colonel, président des tireurs bernois, fer de lance du référendum contre la révision sur les armes. Un profil très marqué à droite…

Lutte à droite et à gauche

Enfin, même si l’actuelle directrice des finances bernoises parvenait à accéder à la Coupole, son parti ne serait pas au bout de ses peines. Il devrait alors dénicher l’oiseau rare pour le gouvernement, la loi bernoise empêchant le cumul des deux mandats.

Et là, la lutte serait encore plus acharnée, l’UDC rêvant sans doute d’ancrer le canton de Berne encore plus à droite. Mais aussi parce que socialistes et écologistes ne laisseraient pas passer une telle occasion de redonner à leur canton la coloration rose-verte qui fut la sienne de 2006 à 2016.

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