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L'Italie sur une pente savonneuse

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, suisse ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd'hui, Daniel Droz évoque les élections du 4 mars en Italie.

19 févr. 2018, 17:00
A 81 ans, le meneur de Forza Italia Silvio Berlusconi pèse encore sur la campagne électorale.

Le 4 mars, les électeurs transalpins sont appelés aux urnes pour renouveler leur Parlement. A en croire les derniers sondages, la droite, y compris sa composante extrême, ou le Mouvement 5 étoiles sortirait vainqueur du scrutin. 

Ces dernières semaines, la campagne a pris une tournure nauséabonde. Le meurtre d’une jeune Italienne par un dealer et requérant d’asile nigérian a été suivi par une fusillade déclenchée par un militant de la Ligue du Nord. Des Africains ont été pris au hasard pour cible.

Ces drames sont, en partie, la conséquence de l’incapacité de l’Union européenne de soulager l’Italie dans le dossier des réfugiés. Bruxelles a laissé Rome seule face à l’urgence. 

Dans ce contexte électoral brûlant, la coalition de droite ne se prive pas de mettre de l’huile sur le feu. Meneur de Forza Italia, Silvio Berlusconi – eh oui! bien qu’inéligible, il pèse encore – promet de renvoyer 600 000 immigrés s’il sort vainqueur des législatives. L’ancien président du Conseil n’a jamais fait de la haine de l’étranger son fonds de commerce, mais il tente sans vergogne de damer le pion à ses alliés, la Ligue du Nord, surtout, et les extrémistes de Fratelli d’Italia, les nouveaux avatars fascistes. 

La première talonnerait, selon les sondages, Forza Italia. L’enjeu est important: si la coalition de droite l’emporte, le parti arrivé premier doit prendre les rênes du gouvernement. 

Un exécutif dirigé par la Ligue du Nord entraînerait immanquablement les Transalpins sur une pente savonneuse. Non seulement antieuropéenne, cette formation veut aussi donner davantage de pouvoir aux provinces. Est-il vraiment indispensable de le préciser? Oui. En faveur des riches régions du nord, aux dépens de celles du sud. 

Le Mouvement 5 étoiles, lui, brille par l’inconstance du discours de sa tête de liste, Luigi Di Maio. «Il dit certaines choses hors de son pays et d’autres en Italie. Il y a un peu de tout dans le Mouvement 5 étoiles», dit une ancienne ministre dans «Le Monde». Il réunit mécontents de gauche et de droite. Que ce soit sur l’immigration ou l’Union européenne.

Celle-ci pourrait donc être la principale victime en cas de victoire sans appel d’un de ces deux camps. Rome, au contraire de Londres, s’est toujours montrée fidèle. Divorce à l’italienne? Aujourd’hui, face à la montée des nationalismes tous azimuts, rien n’est exclu.

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