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Eclairage: «Vote sur la burqa, ou le libéralisme ‘à la carte’»

«A moins de souscrire à une prétendue 'guerre des civilisations', rien ne porte à croire que le port du voile contribue au terrorisme», estime Patrick Vincent, professeur à l’Université de Neuchâtel. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

08 févr. 2021, 17:00
"Vu le nombre infiniment petit de femmes qui portent un voile intégral dans notre pays, il est difficile de prétendre avec bonne foi que leur comportement est néfaste à l’intérêt général", écrit Patrick Vincent

Imaginez que vous habitez un pays à majorité musulmane qui souhaite interdire la consommation de porc. Tout semblerait justifier cette loi: la religion, les coutumes qui en découlent, et le dégoût du peuple pour cette pratique. Mais cette interdiction serait erronée, direz-vous, car vous faites partie de la minorité qui aime manger du porc, et vous êtes en plus persuadé, en tant que citoyen suisse, que l’état ne doit pas dicter les goûts et intérêts personnels, la tolérance étant un des piliers de notre démocratie.

Ce cas de figure, présenté par le philosophe John Stuart Mill dans «De la liberté» (1859), nous rappelle que les principes du libéralisme dont se targue notre pays sont limpides: la société doit condamner le comportement d’un individu ou d’un groupe lorsque celui-ci est néfaste à l’intérêt général. Par contre, lorsque la conduite d’une personne ou d’un groupe ne touche qu’à ses propres goûts et...

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