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Eclairage: «Ueli Maurer a fait le job ou presque»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque la visite du président de la Confédération chez Donald Trump à la Maison-Blanche.

20 mai 2019, 17:00
Donald Trump a rencontré Ueli Maurer jeudi dernier à la Maison-Blanche.

La semaine dernière, le président de la Confédération a été reçu dans le bureau ovale de la Maison-Blanche à Washington. Une première! Certes, invité par son locataire de l’époque George Bush, le Neuchâtelois René Felber avait pénétré dans le saint des saints en 1992. C’était alors en tant que président du comité des ministres du Conseil de l’Europe et non comme conseiller fédéral.

C’est donc bien un honneur qui a été fait à Ueli Maurer. Lequel a pu aborder la question si chère au cœur de la droite libérale, l’accord de libre-échange économique entre la Suisse et les Etats-Unis. Aborder est bien le verbe qui sied à la démarche. Car Donald Trump, qui a dû annuler son voyage à Davos en janvier dernier, s’est souvenu de la Suisse pour des raisons d’une actualité brûlante, les tensions avec l’Iran.

 

Depuis 1980, Berne représente les intérêts de Washington à Téhéran et vice-versa.

Au moment de recevoir son homologue suisse, ce n’est pas un hasard si le président nord-américain était accompagné de son conseiller à la sécurité nationale John Bolton. Depuis 1980, Berne représente les intérêts de Washington à Téhéran et vice-versa.

Dans le «SonntagsBlick», Tim Guldimann, ambassadeur de Suisse en Iran de 1999 à 2004, l’explique: «Pour Trump, la mention du rôle de la Suisse est utile pour prétendre qu’il désirerait entrer en contact avec Téhéran, après qu’il a mis une énorme pression économique, politique et militaire sur le pays.»

Pour l’ex-diplomate, la mise en scène du président américain n’a rien de dramatique pour la Suisse. «Le rôle de figurant présente aussi l’avantage d’avoir de meilleurs contacts avec Washington. Le président de la Confédération l’a utilisé pour le dossier du libre-échange.»

Figurant? Entre l’Iran et les Etats-Unis, le rôle de la Suisse s’apparente à celui du facteur. A la seule différence, dit Tim Guldimann, est «qu’elle connaît le contenu du courrier». En 2001, lui-même a servi de courroie de transmission entre Téhéran et Washington pour sceller le sort des talibans en Afghanistan. A l’époque, le président George W. Bush qualifiait l’Iran d’axe du mal.

Aujourd’hui, personne ne sait si Donald Trump a transmis un message à son homologue iranien. Ueli Maurer, lui, a fait le job. A une exception près: une désastreuse prestation sur la chaîne télévisée CNN. Il n’y a pas de quoi rire… même si c’est bon pour la santé.

 

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