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Eclairage: «Stan Lee, mort d’un fondateur de mythes»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque Stan Lee, un des fondateurs de la maison Marvel, spécialisée dans les comics. Elle a enfanté des personnages comme Spider-Man, Hulk ou encore les X-Men.

14 nov. 2018, 14:01
Stan Lee, cocréateur de personnages comme Spider-Man ou les X-Men, est mort lundi à l'âge de 95 ans.

Le nom de Stan Lee, décédé lundi dernier 12 novembre à Los Angeles à l’âge de 95 ans, sera toujours lié à ceux de Spider-Man, Hulk, ou encore Iron Man. Ceux qui ont été biberonnés, durant les années 1960 et 1970, aux comics de la maison Marvel lui en sont éternellement reconnaissants.

Les plus jeunes, nourris aux productions hollywoodiennes récentes, ont peut-être remarqué ses furtives apparitions et son nom dans les génériques des blockbusters tirés de ces bandes dessinées à la sauce US.

Au début des années 1960, Stan Lee, avec d’autres, a révolutionné les comics aux Etats-Unis. Non pas sur un plan graphique, mais dans la psychologie des personnages. Ces super-héros ont certes des pouvoirs, mais aussi des failles. Ils sont humains et monstrueux à la fois. Leurs aventures résonnent des échos de l’époque. Le public – les adolescents, avant tout – adhère. Les fêlures de Peter Parker (Spider-Man), Matt Murdock (Daredevil) ou Bruce Banner (Hulk) provoquent émoi et réflexion.

Vu d’ici, où la bande dessinée se décline à la sauce belge, le choc ressenti par les lecteurs outre-Atlantique est d’abord plus diffus. Une poignée de fans se rue néanmoins au kiosque à chaque parution mensuelle de «Marvel». En Europe non-anglophone, comme pour toute la pop culture, la reconnaissance vient plus tard.

Avant l’an 2000, la maison Marvel, et Stan Lee avec, connaît des hauts et des bas. Elle frise la disparition. Le cinéma, dont les moyens techniques permettent enfin de transposer à l’écran le délire graphique des bandes dessinées, vient à la rescousse. Les X-Men sonnent l’heure de la revanche.

D’autres super-héros ont suivi. Avec les Avengers, Black Panther et Captain America, Marvel place cinq films dans les vingt plus grands succès publics du cinéma sur le plan mondial. Stan Lee, que certains n’hésitent pas à qualifier d’Homère du 20e siècle, devient aussi le Walt Disney du 21e.

La compagnie du créateur de Mickey Mouse ne s’y trompe d’ailleurs pas. Elle rachète les studios Marvel en 2009. En avril dernier, elle met la main sur les derniers héros qui lui échappaient. Avec ces renforts, la société pèse aujourd’hui 27% du chiffre d’affaires du cinéma mondial.

L’histoire de Stan Lee se mêle ainsi à celle de l’art et des affaires. Il reste, pour ceux qui sont sensibles à ses créations, le fondateur de mythes. Les derniers?

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