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Eclairage: «Site de La Tène: quoi de neuf?»

Des universitaires nous éclairent sur des sujets d’actualité, de société, ou de recherche. Aujourd’hui, Guillaume Reich, docteur en archéologie, de l’Université de Strasbourg et de Neuchâtel, évoque le site archéologique de La Tène sur les rives du lac de Neuchâtel.

30 janv. 2019, 14:00
Le Laténiumi doit son nom et une partie de la richesse de ses collections au site archéologique de La Tène.

Découvert dans la seconde moitié du 19e siècle, il a rapidement donné son nom au Second Âge du Fer – grosso modo, les cinq siècles avant notre ère – pour les deux tiers de l’Europe tempérée. Il fait la fierté de l’archéologie neuchâteloise; et un musée renommé au-delà des frontières helvétiques, le Laténium, lui doit son nom et une partie de la richesse de ses collections.

Qu’on le murmure ou qu’on le déclame, nos yeux brillent à sa seule évocation, comme happés par le mystère et la singularité du lieu, partagés entre le fantasme et la réalité matérielle.

Le site de La Tène, car c’est de lui qu’il s’agit, jouit d’une aura internationale aussi bien parmi les spécialistes de la Protohistoire qu’auprès des néophytes éclairés. Des générations d’érudits, professionnels ou amateurs, ont distribué les chiquenaudes intellectuelles pour tenter d’en saisir le sens global.

Comprenons bien: des milliers d’artefacts, dans un état de conservation globalement inédit, du fait d’un piégeage des objets dans un sédiment anaérobie (sans oxygène), comme rassemblés en un seul endroit… 

Au fil des décennies se sont élaborés des scénarios prêtant parfois à sourire.

La nature même du mobilier étant elle-même propice aux interprétations les plus folles: des centaines d’armes celtiques, des restes osseux d’humains et d’animaux (notamment des équidés), des parures, des outils, de la vaisselle, des éléments de chars et des harnachements de chevaux…

Rien de mieux pour stimuler l’imagination!

Et c’est ainsi qu’au fil des décennies se sont élaborés des scénarios prêtant parfois à sourire, avec du recul: arsenal, habitat lacustre, refuge, poste de douane, péage, forteresse, ponts, magasins, dépôts rituels, port, sanctuaire, etc.

Aujourd’hui, où en sommes-nous? La réactivation du dossier «La Tène» par une communauté de chercheurs, suisses et étrangers, invite à y voir une réalité évoquée par la littérature antique, délicate pour notre époque.

Un consensus commence à voir le jour: La Tène serait un trophée militaire installé pour commémorer un ou des événements guerriers à l’articulation des 3e et 2e siècles avant Jésus-Christ… Les objets (notamment les armes), utilisés, mais aussi les dépouilles, seraient alors un butin de guerre offert à une ou des divinités…

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