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Eclairage: «Rétropédalage efficace en matière de dopage»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Julian Cerviño revient sur les récentes affaires de dopage dans le ski de fond et le cyclisme.

11 mars 2019, 16:00
Les athlètes, suspectés de doping ces dernières semaines, ont utilisé des anciennes techniques pour améliorer leurs performances.

Depuis quelques jours, une nouvelle affaire de dopage défraie la chronique. Ce scandale a éclaté pendant les Mondiaux de ski nordique à Seefeld, en Autriche. Des fondeurs sont tombés, des cyclistes aussi.

Des révélations de la télévision allemande via des aveux d’un ancien skieur dopé ont déclenché une vaste enquête policière. Des athlètes ont été pris en pseudo-flagrant délit, d’autres passent à table presque quotidiennement. La totale!

Au fil de ces divulgations, l’étonnement prédomine. Ces sportifs peu scrupuleux ont utilisé d’anciennes méthodes via du matériel recyclé avec la complicité d’un médecin allemand (Mark Schmidt) condamné lors d’une précédente affaire de dopage éclatée en Autriche.

 

Cela permet de passer entre les mailles des contrôles antidopage, même avec le passeport biologique.

Ce praticien collaborait alors avec Humanplasma, un laboratoire viennois au centre d’un réseau de dopage sanguin découvert voici une dizaine d’années. Plusieurs anciens cyclistes avaient été impliqués: Michael Rasmussen, Denis Menchov, Thomas Dekker et d’autres ex-clients d’Eufemiano Fuentes, le toubib espagnol au cœur de l’affaire Puerto.

En suivant cette nouvelle affaire, le trop fameux porteur du maillot jaune déchu lors du Tour de France 2007 Michael Rasmussen a d’ailleurs reconnu certains appareils auxquels il avait eu recours pour traiter son hémoglobine. Son ancien agent, Stefan Matschiner (condamné dans l’affaire Humanplasma), a admis avoir revendu son matériel au médecin Mark Schmidt. Et ce recyclage a assez bien fonctionné.

Les procédés dopants employés sont pratiquement les mêmes (EPO, transfusions sanguines, hormones de croissance, etc.), mais à des doses plus faibles. Cela permet de passer entre les mailles des contrôles antidopage, même avec le passeport biologique. Si le bénéfice physiologique tiré de ce dopage «allégé» est moins important qu’avec les anciennes méthodes, cela ne console pas les experts de la lutte antidopage.

Même si cette nouvelle affaire autrichienne fait suite à une large enquête menée par les autorités policières de divers pays européens en collaboration avec l’Agence mondiale antidopage (AMA), on se demande comment on peut continuer à tricher de cette façon sans se faire détecter par les radars de l’antidopage.

A première vue, le rétropédalage fonctionne bien en matière de dopage. Et ce n’est pas rassurant.

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