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Eclairage: «Regard lucide sur la gauche socialiste»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque le dernier livre du socialiste et syndicaliste jurassien Jean-Claude Rennwald.

24 juin 2019, 14:00
Dans son dernier livre, Jean-Claude Rennwald, socialiste et syndicaliste, revient sur le bilan de la gauche socialiste en Suisse et dans le monde et propose ses propres recettes politiques.

Jean-Claude Rennwald ne renie pas ses engagements. «Socialiste un jour, socialiste toujours», clame le titre du dernier ouvrage de l’ancien conseiller national et syndicaliste jurassien. Il livre quelques recettes qui, à ses yeux, permettront à son parti de retrouver grâce auprès des classes populaires.

On résume brièvement: Jean-Claude Rennwald ne croit plus au Grand Soir. Les réformes fondamentales, celles qu’il souhaite voir émerger, nécessitent une réflexion et une mobilisation, écrit-il. «Elles ne pourront voir le jour qu’à partir d’un certain nombre d’expériences pratiques ou d’utopies concrètes.» Et les socialistes doivent revenir aux fondamentaux. Que ce soit, entre autres, le salaire minimal, la durée du travail, l’égalité salariale ou la défense du service public, tout en explorant de nouvelles pistes en matière sociale et environnementale.

En Suisse, 40% des ouvriers ont voté pour l’UDC en 2011.

Pour y parvenir, constate Jean-Claude Rennwald, il faut réconcilier le bobo et le prolo, ce dernier ayant filé grossir les rangs des nationalistes populistes. En Suisse, 40% des ouvriers ont voté pour l’UDC en 2011, rappelle-t-il.

Mais pourquoi? Ici, perce la patte du politologue et du journaliste. Le Jurassien analyse les causes de ce désamour. Il met notamment en évidence la chute du Mur ou la globalisation et ses excès, qui a fragilisé la classe ouvrière. Celle-ci se sent abandonnée et menacée par la libre circulation des travailleurs et l’immigration.

Le socialiste ne manque pas non plus de pointer du doigt la responsabilité des siens. Tony Blair au Royaume-Uni, Gerhard Schröder en Allemagne ou François Hollande en France, notamment, ne trouvent pas grâce à ses yeux. Ils ont laissé tomber leurs valeurs pour s’aventurer sur le terrain d’un social-libéralisme fatal au monde ouvrier, lâche-t-il. Autant dire qu’ils se sont vendus au capital, non?

«Le clivage gauche-droite n’a pas disparu», postule Jean-Claude Rennwald. «La gauche se cantonne dans la défensive. Il est temps de repartir à l’offensive.»

A l’aube des élections fédérales en Suisse, qu’on soit partisan de gauche ou non, ce livre pose un regard lucide sur une gauche socialiste, qui, par le passé, a gagné bien des combats progressistes et en a perdu beaucoup ces dernières décennies.

INFOS PRATIQUES

«Socialiste un jour, socialiste toujours», Jean-Claude Rennwald, éditions de L’Aire, 298 pages.

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