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Eclairage: la présence de Froome au Giro est nuisible pour le cyclisme

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d'actualité régionale, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd'hui, Julian Cerviño évoque la présence de Chris Froome au départ du Tour d'Italie à Jérusalem.

02 mai 2018, 17:04
La présence de Chris Froome au Giro ne fait pas que des heureux.

 

Les organisateurs du Giro voulaient créer l’événement en donnant le départ de leur 101e édition samedi à Jérusalem avec Chris Froome au départ. Programmé, le coup médiatique a capoté. Tout cela parce que le Britannique, présent au Tour d’Italie pour la première fois depuis 2010, pédale avec un gros boulet à ses roues. L’affaire de son contrôle anormal au salbutamol subi lors de la Vuelta en 2017 et révélée en automne dernier n’est toujours pas résolue. Et ça fait tache, une grosse tache.

Spécialiste en la matière, le cyclisme s’est encore inventé un psychodrame nuisible pour son image, devenue moins trouble depuis quelques années. La nouvelle crédibilité du vélo conquise au prix d’une lutte antidopage menée sans relâche pendant une bonne dizaine d’années est ternie d’une seule vaporisation de ventolin (médicaments contre l’asthme).

Ces vaporisations, dont Chris Froome a sans doute abusé ces dernières années, en particulier durant le dernier Tour d’Espagne, lui ont valu ce contrôle anormal. Bien sûr, le règlement ne prévoit pas une suspension automatique dans ce genre de cas. La substance incriminée (le salbutamol) ne fait pas partie de la liste rouge dans le code mondial antidopage. Donc, le brave «Froomey» a le droit de courir. Sa présence au Giro dérange tout de même, et pas qu’un peu.

 

Tout le monde a beaucoup à perdre. A commencer par le sport.

 

Selon de nombreux experts, les substances telles que le salbutamol améliorent plus que sensiblement la performance. Voir le quadruple vainqueur du Tour de France utiliser son vaporisateur dans la montée d’un col et passer à l’attaque quelques minutes plus tard apparaît plus que troublant.

Evidemment, le leader du Team Sky est au bénéfice d’une autorisation à usage thérapeutique (AUT) pour soigner son asthme à l’effort et il peut employer cette médication pour atténuer ses crises. Il n’empêche, sa façon d’en faire usage porte à discussion.

Depuis plusieurs années, le discours des tenants d’un cyclisme propre, repris par le président de l’Union cycliste internationale, est très clair: un athlète malade doit renoncer à prendre le départ d’une course. Point final.

Pour redorer son image de nouveau entachée, le vélo va peut-être devoir adopter de telles mesures. Avant, il devra régler de façon satisfaisante l’affaire Froome.Et ce n’est pas gagné.

Les enjeux sont énormes, et tout le monde a beaucoup à perdre. A commencer par le sport.

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