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Eclairage: «Pourquoi on ne prête qu’aux riches?»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Stéphane Devaux revient sur les récentes révélations des Football Leaks.

05 nov. 2018, 18:00
Pour détourner le fair-play financier, Paris Saint-Germain aurait artificiellement gonflé ses revenus avec l'accord des instances européennes du football.

Lorsque les gros deviennent toujours plus gros, on ne donne en général pas cher de la peau des petits. Quand, en plus, les gros peuvent se permettre de grossir en toute impunité, avec le soutien de ceux qui devraient les en empêcher, c’est tout un système qui se met à marcher sur la tête. Pure fiction? Détrompez-vous.

Les récentes révélations des Football Leaks, émanant d’un collectif international de médias, illustrent admirablement cette tendance, très développée chez certains grands dirigeants, à jouer avec les règles établies pour mieux les contourner.

Le fair-play financier, par exemple. Une belle idée. Même assez basique au demeurant: on ne dépense pas plus que ce qu’on a en caisse. Oui, mais voilà, lorsque l’envie leur prend, à ces rois de la planète foot, d’attirer chez eux les meilleurs artistes du passement de jambes et de la passe décisive, ils ont une peine folle à se retenir.

Claquer de grosses sommes, ils adorent… Et comme lesdits artistes se laissent facilement convaincre qu’un gros salaire à plusieurs zéros, assorti de quelques avantages en nature, bagnole, appart’ de luxe, fringues de marque, ça aide à suer à l’entraînement, l’affaire est vite dans la poche.

Sauf qu’avant ça, il faut trouver le truc. La combine qui dribble toutes les instances de contrôle garantes de la bonne santé financière. Apparemment, selon les Football Leaks, c’est plus simple que de prendre en défaut une défense recroquevillée dans ses seize mètres. Il suffit de gonfler un contrat de sponsoring, par exemple. Ou de signer un petit arrangement entre amis (on est tous amis dans ce milieu, mon bon Monsieur) qui, ni vu ni connu, transforme un club endetté en une société florissante. Tout cela avec la complicité des dirigeants des instances internationales, qui s’en voudraient de tuer la poule aux oeufs d’or. Ou de se fâcher avec leurs amis, assez puissants, le jour venu, pour compromettre leur réélection.

Alors là, je dis: bravo champions! Et je me réjouis déjà de vous voir vous affronter dans cette prestigieuse Super Ligue européenne, cercle fermé réservé à ceux qui savent comment faire pour qu’on ne prête qu’aux riches. C’est vrai, il ne manquerait plus que le foot devienne un jeu populaire… Une prochaine fois, je vous parlerai du petit Gianni de Brigue, celui qui rêvait d’agir comme le Sepp de Viège en promettant à tout le monde qu’il ferait le contraire…

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