La rédaction idéale se doit d’être à l’image de la société et de ses réalités, dans toute sa diversité. Ainsi, elle peut couvrir tous les sujets, sous tous les angles, et toucher tout le monde. C’est beau de rêver, non? Il est désormais temps d’agir!
Car si les médias semblent avoir pris conscience de la nécessité d’atteindre la parité entre hommes et femmes, il y a encore du chemin à parcourir. La rédaction d’«ArcInfo» réfléchit notamment à la mise en œuvre d’un traitement inclusif de l’information.
Les femmes ne sont que 24% des personnes entendues à la radio, citées dans la presse écrite et vues à la télévision dans le monde. Dans les rédactions, si les femmes représentent 44% des salariées, on n’en trouve que 25% à des postes dirigeants.
Ces chiffres, provenant du Projet mondial de monitorage des médias (2015) et du Rapport de l’Union européenne de radiotélévision (2019), montrent qu’il y a encore du travail pour que l’égalité soit atteinte au sein des rédactions, dans les contenus et le traitement médiatiques.
50% des journalistes féminines ont été harcelées sur leur lieu de travail
Les affaires de harcèlement de la RTS ainsi que la naissance de la page Instagram «Swissmediatoo» n’ont fait que prouver la nécessité de travailler ensemble, entre femmes, pour changer la donne. 50% des journalistes féminines ont été harcelées verbalement, psychologiquement, physiquement voire sexuellement sur leur lieu de travail, selon un sondage en Suisse de Tamedia (2019) et une enquête de la Fédération internationale des journalistes (2017).
Un journalisme sans biais de genre et des rédactions respectueuses de chaque personne: c’est le souhait de Journalista, nouveau réseau romand pour l’égalité dans les médias. Créé à la suite d’un atelier organisé en février 2020 par l’association DécadréE, ce réseau est d’abord né du besoin d’alliance et d’entraide entre ses neuf membres fondatrices, dont je fais partie en tant que porte-parole.
Grâce à Journalista, nous pouvons échanger dans un espace sécurisé afin de répondre aux besoins de chacune et trouver des solutions. Nous pourrons ensuite proposer des formations et des outils à nos consœurs et confrères.
Journalistes confirmées ou débutantes, professionnelles des médias et expertes en questions de genres ont désormais un moyen de lutter contre l’invisibilisation des femmes dans les médias et de défendre leurs droits.