Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Eclairage: «Pour l’environnement, un effort planétaire est indispensable»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque l’écologie et les politiques en matière d’environnement.

29 août 2018, 18:01
Le ministre français de l'environnement Nicolas Hulot a démissionné. Cela signe-t-il la prépondérance de l'économie sur l'environnement?

À chaque soubresaut politique – l’autre jour, c’était la démission de Nicolas Hulot –, la question revient immanquablement sur la table: le pouvoir politique est-il inféodé aux intérêts de l’économie et aux grandes entreprises au détriment de l’environnement? En France comme dans les autres démocraties, ni la droite ni la gauche n’échappent à cette critique de la vox populi.

Premier constat: les gouvernements, dans l’obligation de produire des résultats pour conserver le pouvoir, ont les yeux fixés sur certains chiffres, que ce soit le chômage, la dette, le déficit ou, dans un autre registre, la délinquance. La hausse régulière de la température ne figure pas encore au rang des préoccupations prioritaires des cabinets ministériels, pas davantage que le contenu des assiettes des citoyens.

Deuxième constat: les mouvements écologistes ne sont pas près de disparaître. Certains analystes les voyaient rapidement propager leurs idées dans tous les courants politiques. En Suisse, la greffe a, sans surprise, davantage pris à gauche qu’à droite. On a bien vu l’émergence récente des Vert’libéraux, mais, sans surprise non plus, on ne trouve aucune trace du réchauffement climatique ou du développement durable dans le programme de l’UDC. La gauche de la gauche, elle, lutte pour de meilleures conditions de vie – non pas climatiques, mais bien en termes de bien-être. 

Troisième constat: les politiques en matière d’environnement font une large place aux normes. Celles-ci ne sont guère prisées. D’autant plus dans des démocraties où la liberté et la responsabilité individuelle sont les fondements même du système. 

Quatrième constat: on peut fermer les frontières pour lutter contre une prétendue vague migratoire, rouvrir les mines de charbon pour satisfaire un électorat, délocaliser une production pour profiter de conditions-cadres plus favorables. Par contre, seul dans son coin, on n’influence guère l’évolution du climat.

L’effort ne pourra être que collectif. Le politique, avec l’appui des citoyens, doit faire pression sur l’économie et les entreprises, tout en tenant compte de leurs réalités. Il devra aussi être planétaire. Mais là, le bât blesse. Exigera-t-on ce même effort aux régimes autoritaires? Et aux populations les plus démunies? Celles devant lesquelles on brandit notre modèle de développement en exemple.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias