Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Eclairage: «Neuchâtel a-t-il manqué le virage de la deuxième vague de Covid-19?»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Bayron Schwyn évoque la gestion de la deuxième vague de la pandémie de coronavirus par les autorités neuchâteloises.

11 nov. 2020, 14:10
Le médecin cantonal Claude-François Robert (à gauche) et le ministre neuchâteloise de la Santé Laurent Kurth lors de la conférence de presse pour le passage au stade de vigilance orange, le 17 octobre dernier.

Les autorités neuchâteloises ont-elles raté le virage de la deuxième vague de la pandémie de Covid-19? Elles ont en tout cas été prises de court en seulement quelques jours par le flot des contaminations, début octobre.

Ces dernières semaines, il a fallu parfois patienter cinq, six ou sept jours après le début de ses symptômes pour enfin obtenir le résultat de son test. Un temps beaucoup trop long durant lequel le virus a pu se propager. Certes, on fait mieux qu’au printemps: la Santé publique parvient à identifier certains foyers d’infections, des enquêtes ciblées sont encore menées.

Mais les mailles du filet tissé avec soin durant les mois d’été étaient bien trop lâches. Le conseil d’Etat et la Santé publique ont péché par manque d’anticipation, ou par excès de confiance. Peut-être même les deux à la fois. Résultat: l’Etat n’a aujourd’hui plus qu’une vision partielle de l’épidémie dans le canton, de l’aveu même du médecin cantonal.

Mais pourquoi n’avoir pas envisagé le scénario du pire?

On pouvait s’attendre à cette deuxième vague, même si aucun spécialiste n’était capable d’anticiper ni le moment de son arrivée, ni sa force, qui déjoue aujourd’hui les pronostics les plus alarmistes.

Mais pourquoi n’avoir pas envisagé le scénario du pire? N’était-il pas possible de former une large équipe prête à être mobilisée en cas d’explosion du nombre des contaminations?

A la place, les autorités ont réquisitionné cet automne, dans l’urgence, ceux qui pouvaient l’être et les agents de police formés tout spécialement au mois de juin ont disparu des radars. Pour sa défense, le ministre neuchâtelois de la Santé, Laurent Kurth, nous a affirmé qu’il n’était pas envisageable d’occuper des personnes à ne rien faire pendant les mois creux de l’été.

Conséquences: c’est désormais votre ami, parent ou collègue qui vous demande gentiment de rester cloîtré chez vous et qui vous souhaite une bonne quarantaine. A Neuchâtel, il n’est même plus forcément demandé de se faire dépister pour confirmer que l’on est porteur du coronavirus.

Avec du retard à l’allumage, des mesures fortes ont finalement été prises. Il est encore trop tôt pour dire si elles suffiront à juguler le second souffle de la pandémie dans la région. Mais aujourd’hui, une chose est sûre: la stratégie de maîtrise de l’épidémie est un échec cantonal, et plus généralement national. Et au final, ce sont des centaines de malades et de soignants qui vont en payer le prix.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias