Des milliers de personnes dans la rue à Alger
C'est la première fois que les Algériens descendent dans la rue depuis l'annonce du départ du chef de l'Etat. Ils...
05.04.2019 16:29Démocratie Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque le mouvement de protestation en Algérie.
Vendredi dernier, l’Algérie a été le théâtre d’une nouvelle mobilisation en faveur de la démocratie. Le Hirak – le mouvement – dure depuis 31 semaines malgré les intimidations, les arrestations et le mutisme des grandes puissances.
«Les propriétaires du pouvoir depuis des décennies (FLN, armée, clans) sont démunis face à une population éminemment pacifique qui veut que l’Algérie entre politiquement et économiquement dans le 21e siècle», lit-on sur le site du magazine français «Le Point».
Le pouvoir, aujourd’hui incarné par le général Ahmed Gaïd Salah a beau avoir fixé la nouvelle élection présidentielle au 15 décembre, la rue réclame davantage. Les manifestants ne veulent pas d’un scrutin mais une Constitution.
Les Algériens envient leurs voisins tunisiens. Certes, ceux-ci se débattent dans des difficultés économiques et sociales presque insurmontables. Ils ont néanmoins pu sanctionner leurs dirigeants il y a une dizaine de jours. Ils ont placé en tête du premier tour de la présidentielle deux candidats indépendants. Quant aux nostalgiques du défunt président Ben Ali – décédé, par le plus grand hasard, la semaine dernière –, ils recueillent moins de 3% des suffrages. «Simple et efficace. On n’a pas trouvé meilleur système», souligne «Le Point» à propos de ce vote démocratique.
L’Algérie pourra-t-elle suivre, même si elle est très chaotique, la voie de la Tunisie?
«Mettons de côté les résultats du premier tour, ce n’est pas cela que les Algériens convoitent. L’objet de toutes leurs attentions, c’est le cadre démocratique au sein duquel la vie publique évolue, ses règles, sa nouvelle Constitution, ses avancées réelles sur le plan de la gouvernance», ajoute le magazine. «Vu d’Europe, le premier tour de la présidentielle n’a rien d’exceptionnel. Une campagne, un vote, des résultats. Dans le monde arabe c’est un ovni.»
L’Algérie pourra-t-elle suivre, même si elle est très chaotique, la voie de la Tunisie? Les tenants actuels du pouvoir seront-ils prêts à accepter le verdict des urnes, quel qu’il soit? Autant de questions qui restent sans réponses, pour l’instant.
Ahmed Gaïd Salah ne serait pas homme à lâcher son os. «A 79 ans, il a la fâcheuse habitude de considérer l’Algérie comme une gigantesque caserne où l’on obéit à un seul homme, lui, sans moufter», écrit l’envoyé spécial du «Point». Et quand on voit les résultats du Printemps arabe 2011, la Tunisie exceptée, on craint le pire.
C'est la première fois que les Algériens descendent dans la rue depuis l'annonce du départ du chef de l'Etat. Ils...
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