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Eclairage: le Tour de France retombe dans la routine

Alors qu’il s’en était débarrassé l’année passée, le Tour de France est rattrapé par l’hégémonie d’une seule équipe et, en plus, d’un seul pays. De quoi éveiller des soupçons, pas forcément infondés. Voici notre éclairage.

14 sept. 2020, 17:00
La domination de Primoz Roglic et de son équipe dérange. Et ce n'est pas pour rien.

Que ce soit en démocratie ou en sport, l’hégémonie n’est jamais bon signe. Cela signifie, la plupart du temps, que certains politiciens, partis, pays, sportifs ou équipes règnent sans partage en utilisant le plus souvent des procédés un peu, voire très louches.

Donc, lorsqu’une formation telle que la Jumbo-Visma, à laquelle appartient Primoz Roglic (leader du Tour de France) écrase la course, à la manière d’un rouleau compresseur, les spécialistes se posent des questions. Et si, en plus, deux coureurs du même pays – la Slovénie donc – mènent le bal, cela semble encore plus suspect.

Faut dire que dans le cyclisme, et en particulier sur le Tour de France, les dominations outrancières rappellent des mauvais souvenirs et ravivent des soupçons la plupart du temps fondés. Donc, en vélo, on ne supporte plus les mainmises. Du coup, la façon dont Primoz Roglic et sa bande toute jaune – aussi surnommée les «bananes mécaniques», par certains journalistes – écrasent la concurrence, dérange.

Comme certaines récentes affaires de dopage ont un peu éclaboussé la Slovénie – en particulier celles issues du dossier Aderlass – il n’en faut pas davantage pour que les signaux virent au rouge. Même si certaines rumeurs sur les produits utilisés semblent infondées…

Bien sûr, tout cela n’est peut-être que de la jalousie. D’autant plus que certaines suspicions émanent d’anciens fans de Froome, Thomas ou Bernal, derniers vainqueurs du Tour avec le soutien du tout-puissant Team Sky (devenu Ineos). Dont la domination a généré tout autant de soupçons…

En déclarant que ses «coéquipiers volaient», Primoz Roglic ne rassure pas

Il n’empêche, le Tour de France 2020 est à nouveau étouffé par des coureurs ultradominateurs et cela dérange. Après une édition 2019 en apparence très ouverte et passionnante, on retombe dans une certaine routine, assez désolante.

En vérité, il y a de quoi se poser des questions. Surtout quand un coureur tel qu’Egan Bernal, vainqueur sortant de la Grande Boucle, confie au sommet du Pays de Peyrol qu’il n’avait pas réalisé une si mauvaise performance après avoir consulté ses données physiologiques. Pourtant, il venait de concéder 38 secondes à Primoz Roglic.

Il n’en a pas fallu plus à certains spécialistes pour qualifier Roglic et Pogacar de «mutants». C’est certainement aller un peu vite en besogne, mais le doute subsiste. Même si le leader slovène a tout fait pour retarder sa prise de pouvoir, il ne trompe plus personne. En déclarant que ses «coéquipiers volaient» dimanche sur le Grand Colombier, le Slovène ne rassure pas. Même s’il affirme ne rien avoir à cacher.

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