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Eclairage: «Le pétrole, l’effet de serre et la musique»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque les retombées environnementales de l’industrie musicale.

24 févr. 2020, 17:00
Pour produire un vinyle, il faut du plastique, plus précisément du PVC.

La musique, prisonnière du pétrocapitalisme? Un article du quotidien britannique «The Guardian», relayé par «Courrier international», répond par l’affirmative. Il y a plusieurs raisons à ce constat. La plus visible d’entre elles est le vinyle. S’il fleure la nostalgie ou met en valeur sa pochette, quelques fois une véritable œuvre d’art, le bon vieux 33-tours n’en est pas moins un vecteur d’émission de gaz à effet de serre.

«Les disques vinyle, ainsi que les cassettes et les CD, sont des produits dérivés du pétrole», rappelle le journal anglais. Pour fabriquer ces «galettes», l’usage de plastique, plus précisément de PVC – polychlorure de vinyle –, est indispensable.

Un bon milliard d’unités ont été fabriquées et détruites depuis le milieu du 20e siècle.

Il est impossible de savoir quelle quantité de pollution est directement liée à la production de 33-tours, constate «The Guardian». «Un bon milliard d’unités ont été fabriquées et détruites depuis le milieu du 20e siècle.» Au plus fort des ventes de vinyles, de cassettes et de CD, ceci équivaut, selon le quotidien, «à plus de 140 000 tonnes de gaz à effet de serre chaque année, uniquement aux Etats-Unis».

En Suisse, les plus optimistes pourront se consoler en constatant que la vente de supports physiques de musique enregistrée a diminué de 14% l’année dernière. Et que le regain de vitalité des disques vinyle, constaté ces dernières années, ralentit. Ceux-ci ne représentent que 2% du marché global, selon les chiffres les plus récents de l’Ifpi, l’association de la branche des labels de musique.

Le marché global, en Suisse, a enregistré une progression de 7,5% entre 2018 et 2019. Pour sa part, le streaming – l’écoute en ligne, pour faire court – a progressé de 26%. A priori, ceci devrait réjouir les tenants d’un développement durable.

«The Guardian» refroidit la piste. «Les fichiers audio individuels utilisent moins d’énergie que ceux enregistrés dans les formats antérieurs. Mais ces économies d’énergie individuelles sont rattrapées par une augmentation de la consommation générale.» Tant les infrastructures nécessaires à la diffusion de la musique en streaming que les appareils pour l’écouter contribuent largement à la production d’effet de serre.

Comme le relève «Courrier international», «deux supports différents, un même problème: les effets néfastes sur l’environnement». Et la musique dans tout ça?

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