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Eclairage: «Le Brexit ou le chaos?»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque la tenue des élections européennes au Royaume-Uni.

16 mai 2019, 17:00
Nigel Farage, meneur du Brexit Party, caracole en tête des sondages pour les élections européennes au Royaume-Uni.

Trois ans après le vote positif sur le Brexit, les citoyens du Royaume-Uni s’apprêtent à élire leurs représentants au Parlement européen. Non pas que les Britanniques soient revenus sur leur décision de 2016, mais bien parce que les parlementaires n’ont pas su se mettre d’accord sur la forme à donner à la sortie de l’Union européenne.

A Westminster, calculs mesquins et stratégies obscures ont été privilégiés. Conservateurs, les Tories, et travaillistes, le Labour, se sont ingéniés à repousser toute forme de Brexit, à commencer par l’accord de sortie durement négocié avec Bruxelles.

Incapables d’appliquer le résultat du référendum de 2016, les parlementaires britanniques se trouvent aujourd’hui dans l’œil du cyclone. Et il en est un qui s’en réjouit: Nigel Farage. Ancien meneur du parti Ukip, à la tête du nouveau Brexit Party, l’artisan de la victoire des partisans de la sortie de l’Union européenne caracole en tête des sondages. Son discours est simple: les élites n’ont pas été capables de concrétiser le message du peuple.

Aux élections européennes, il obtiendrait davantage de voix que Labour et Tories réunis, selon les sondages. S’ils se confirment, Nigel Farage pourrait se retrouver à la tête d’une escouade à même de mettre son nez dans les affaires des 27. De plus, à l’image de l’épée de Damoclès, il laisserait planer une menace sur les partis traditionnels, les conservateurs en tête.

Des élections nationales anticipées apparaissent inéluctables. Elles risquent d’être fatales aux Tories.

A moins d’un énième coup de théâtre, les jours de la première ministre Theresa May sont comptés. Et, sans accord de sortie de l’Union européenne, les Tories paraissent bien incapables de pouvoir gouverner encore longtemps. Des élections anticipées apparaissent inéluctables. Elles risquent d’être fatales au camp conservateur. Une grande partie de son électorat, favorable au Brexit, lui fera payer le prix de son indécision et de sa division.

Côté travaillistes, ce n’est guère plus reluisant. Leur meneur Jeremy Corbyn brille par son indécision. Lui-même eurosceptique, il navigue à vue face à un électorat aussi déchiré sur le Brexit. Même si c’est dans des proportions moindres que le camp adverse.

Personne ne s’aventure au moindre pronostic sur l’avenir du pays. Seule certitude: les sujets de sa majesté n’ont jamais été aussi divisés. La classe politique n’en sortira pas indemne. Sera-ce le Brexit ou le chaos?

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