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Eclairage: "Le Brexit ou la téléréalité en dehors de toute réalité"

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d'actualité régionale, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd'hui, Daniel Droz évoque l'impasse dans laquelle se trouve le Royaume-Uni à la suite du oui au Brexit, il y a deux ans.

02 juil. 2018, 17:00
La première ministre britannique Theresa May est contestée au sein de son gouvernement même. Le Brexit divise.

"Deux ans après le oui au Brexit, le paysage britannique prend des airs de reality show dont les acteurs seraient enfermés sur une île pour débattre entre eux de leur futur rapport au reste du monde." Le regard que porte "Le Monde" sur le Royaume-Uni illustre l’impasse dans laquelle se retrouve le pays. Pro et anti-Brexit se regardent encore et toujours en chiens de faïence.

La division traverse la société, le gouvernement, les principales formations politiques, le Parti conservateur et son opposant travailliste, et menace la stabilité du pays.

L’Ecosse craint de voir ses pouvoirs régionaux actuels rognés sur l’autel du Brexit. En Irlande, du Nord, ce sont les fantômes de la guerre civile qui hantent les nuits de certains responsables. Le rétablissement de la frontière avec le voisin du sud menacerait la paix et aurait de lourdes conséquences économiques pour la République d’Irlande.

Formellement, le Royaume-Uni sortira de l’Union européenne le 29 mars de l’année prochaine. Les deux futurs ex-partenaires n’ont donc réglé que les généralités des modalités du divorce. La mésentente qui règne au Royaume-Uni en est la principale raison et ses retombées multiples.
Les perspectives ne sont guère reluisantes. Les partisans du Brexit avaient promis de doper l’économie en concluant des accords bilatéraux avec le reste du monde. C’est loin d’être chose facile. Le Royaume-Uni ne pourra s’y atteler qu’à partir du 29 mars 2019 et les mettre en œuvre en 2021 au plus tôt. 

Et encore faudra-t-il trouver des partenaires. Les Brexiters comptent sur l’Amérique et l’Asie. On sait aujourd’hui quelle est la politique commerciale des Etats-Unis. Ce n’est pas un bon signe.

Aujourd’hui, l’Etat britannique perd près de 400 millions de francs par semaine à cause du Brexit. L’économie, la plus florissante des pays du G7 jusqu’en 2016, est maintenant lanterne rouge de ce classement. De plus, le Royaume-Uni pèse moins de 10% du commerce extérieur de l’Union européenne, tandis que celle-ci absorbe la moitié des exportations britanniques.

Pendant ce temps-là, sur l’île, le show de téléréalité se poursuit. Les spectateurs les plus concernés, la majorité des citoyens, ne semblent pas vouloir entendre raison. Ils devront pourtant payer la facture.

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