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Eclairage: «Le bonheur, un concept individuel résolument social»

Les universitaires nous éclairent sur des sujets d’actualité, de société, ou de recherche. Aujourd’hui, Gaël Brulé, sociologue à l’Université de Neuchâtel, évoquer le concept du bonheur.

12 févr. 2019, 16:38
/ Màj. le 13 févr. 2019 à 12:00
Le bonheur, un concept interprété lors d'Expo.02.

Nous nous interrogeons tous sur ce qu’est le bonheur et comment l’atteindre. Tour à tour interrogation philosophique, quête religieuse, projet politique puis aspiration individuelle, le bonheur ressemble à un kaléidoscope qui diffracte les valeurs de chaque époque.

Dans notre époque empreinte de post-social, de post-modernisme et de post-tout, le bonheur pourrait donc revêtir les habits de l’individu-roi et s’arrêter aux limites de son cocon.

La plupart des messages que nous recevons nous disent en substance: vous êtes unique, ne pensez qu’à vous, soyez heureux! Le marketing et la publicité en particulier dépeignent une image de l’être heureux comme un individu résolument centré sur lui, consommant des produits et des expériences et les relayant sur les réseaux sociaux.

Pourtant, loin des fils Instagram et des publicités en tous genres, les études consacrées au bonheur montrent une tout autre image de l’être heureux. Celui-ci ou celle-ci passerait davantage de temps avec les autres, préférerait les expériences aux biens matériels et adopterait davantage de comportements pro-sociaux (vote, partage, bénévolat) et pro-environnementaux.

Ainsi, le bonheur, loin de couronner l’individu uniquement centré sur lui, consacrerait, au contraire des personnes investies dans les échanges et les constructions collectives.

 

Le bonheur est (trop) souvent évoqué du point de vue du développement personnel.

Si un certain bien-être peut se réaliser en massages ou au sauna, le bonheur serait lui profondément pétri de social. Le bonheur est (trop) souvent évoqué du point de vue du développement personnel, qui représente un ensemble de moyens de s’écouter, de prendre soin de soi et de se sentir mieux.

Pourtant il conviendrait de ne pas faire porter à l’individu résilient les défaillances de la société, mais plutôt de penser ces dernières en amont pour les panser.

Dans une entreprise, la protection collective est plus efficace et moins coûteuse que la protection individuelle. Le développement individuel permet notamment de réparer et de s’adapter à des affects négatifs issus des entreprises, sociétés et autres tissus sociaux… Alors à quand le développement collectif?

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