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Eclairage:"La symbolique décision de Harley-Davidson"

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d'actualité régionale, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd'hui, Daniel Droz évoque la décision de Harley-Davidson de délocaliser une partie de sa production pour éviter de payer les taxes fixées par l'Union européenne en réponse à celles imposées par Trump.

27 juin 2018, 15:00
Harley-Davidson va délocaliser une partie de sa production des Etats-Unis vers l'Inde, la Thaïlande et le Brésil.

La symbolique est forte. Harley-Davidson, l’emblématique fabricant de motos américain, délocalisera une partie de sa production à l’étranger. La raison? Il entend échapper aux tarifs douaniers instaurés par l’Union européenne en représailles à ceux imposés par le président des Etats-Unis sur l’acier et l’aluminium.

Donald Trump, comme à son habitude, a répliqué sur le réseau social Twitter. Et de se dire étonné que cette société soit la première à hisser le drapeau blanc. Il faut croire que Bruxelles a visé juste. Depuis vendredi dernier, des produits fabriqués aux Etats-Unis sont taxés à 25% au lieu de 6% jusqu’à présent. Avec le maïs ou le beurre de cacahuètes, les motos en font partie.

Une mesure qui renchérit, pour Harley-Davidson, le prix d’un engin de plus de 2000 francs dans l’Union européenne, soit environ un cinquième de son prix total. Après les Etats-Unis, l’Union européenne est le deuxième principal marché pour le fabricant. Il y a écoulé 40 000 modèles l’année dernière.

D’ici à 18 mois, l’entreprise va accélérer la production dans ses usines en Inde, au Brésil et en Thaïlande pour vendre en Europe. Durant cette période, elle absorbera le surcoût impliqué par les taxes douanières. Il est estimé à 100 millions de dollars sur une année pleine, notent les observateurs.

"Les grands perdants sont les ouvriers américains de Harley-Davidson dont les emplois vont bientôt partir à l’étranger", estime le "Wall Street Journal".

Le fabricant de motos n’est pas le seul à être touché de plein fouet par la politique du locataire de la Maison-Blanche. Comme le rapporte le "Washington Post", relayé par «Courrier international», Mid Continent Nail, le principal producteur de clous des Etats-Unis installé au Missouri, a supprimé 60 emplois. La raison? Ses coûts de production ont explosé depuis que l’acier venant du Mexique est taxé à 25%. Contrainte d’augmenter ses prix, la société a vu ses ventes dégringoler.

Les dégâts, provoqués par une guerre commerciale lancée par le président des Etats-Unis, commencent à se faire sentir. Donald Trump, dont on dit qu’il est un homme d’affaires avisé, n’a-t-il pas su anticiper? Ou, plus simplement, son jugement à l’emporte-pièce lui fait-il perdre toute raison? Dans tous les cas, son administration avait affirmé que les taxes sauveraient des emplois...

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