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Eclairage: «La fin programmée du fédéralisme en Belgique?»

Nos journalistes mettent en perspective des sujets d’actualité régionale, sportive, nationale ou internationale avec des analyses ou des éclairages. Aujourd’hui, Daniel Droz évoque les retombées des élections en Belgique.

27 mai 2019, 17:00
Le meneur des nationalistes conservateurs flamands Bart De Wever s'impose comme l'homme incontournable sur l'échiquier politique belge.

Une poussée de l’extrême droite sur une partie du territoire, une percée écologiste et de la gauche radicale sur l’autre. Ce n’est pas le tableau du résultat des élections au Parlement européen, c’est ce qui ressort des scrutins fédéral et régionaux au Plat pays, qui ont eu lieu dimanche. Pour résumer: du côté flamand, c’est à droite toute, et, du côté wallon, on vire à gauche.

«Deux Belgique»: le titre barre la une du quotidien national francophone belge «Le Soir». «Les séparatistes plus forts que jamais», renchérit la presse régionale. Aujourd’hui, deux des trois principaux partis du Parlement fédéral – le N-VA, conservateur et nationaliste, et le Vlaams Belang, droite extrémiste –, sont indépendantistes. Ils représenteront quasi la moitié de la députation flamande. Dans ce contexte, aucune majorité stable ne semble pouvoir émerger de la nouvelle assemblée.

Minée depuis de nombreuses années par les revendications d’émancipation de la Flandre, la Belgique est aujourd’hui encore davantage menacée d’un éclatement, «une confédéralisation du pays», précise le quotidien «Le Soir».

«Aujourd’hui, l’enjeu n’est plus seulement politique, il est d’abord sociologique: comment les dirigeants de ce pays vont-ils faire pour amener à cohabiter, dans un même espace institutionnel, deux peuples à ce point différents, opposés? C’est le grand enseignement du scrutin de dimanche et nous n’avons pas fini d’en mesurer les conséquences», souligne pour sa part «L’Avenir».

Les pouvoirs de l’Etat fédéral ont été rognés au fil des ans. Les régions – Flandre, Wallonie et Bruxelles-Capitale – ont vu les leurs renforcés au fur et à mesure. Le pays s’achemine donc vers de nouvelles négociations institutionnelles périlleuses.

Les nationalistes flamands pourraient revendiquer une régionalisation de presque tous les secteurs de la vie publique.

Les nationalistes flamands pourraient revendiquer une régionalisation de presque tous les secteurs de la vie publique (justice, police, santé, sécurité sociale, etc.). Ne resteraient alors au pouvoir fédéral que les Affaires étrangères et la Défense. «Et sans doute le casse-tête de la dette», ajoute le quotidien «La Capitale».

Et que peut bien faire le roi des Belges dans ce trouble contexte? Philippe compte et encaisse les coups. Dans un avenir plus ou moins proche, la monarchie pourrait n’être que la dernière représentation d’un pays à jamais divisé.

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